Dans Des Apaches, Nassim Amaouche ( Adieu Gary, 2009) se met en scène pour incarner un jeune parisien kabyle face à ses origines. Une plongée dans un univers parisien méconnu, avec Laetitia Casta et André Dussolier, toujours aussi charismatiques.
Des montagnes algériennes aux commerces parisiensSynopsis : C'est l'histoire de Samir (Nassim Amaouche), un parisien d'origine kabyle qui perd sa mère. À l'enterrement une silhouette se cache derrière les pierres tombales : c'est son père (Djemel Barek), qu'il n'a pas connu. Les deux se revoient et le père demande à Samir de l'accompagner pour la vente de son hôtel à Barbès. Une occasion de replonger dans l'univers de la communauté kabyle à Paris, de laquelle il s'était éloignée depuis l'enfance.
Le générique est précédé d'un faux documentaire sur les structures démocratiques traditionnelles des villages kabyles, qui se conclue dans des commerces parisiens dirigés selon les mêmes règles que dans les montagnes du nord de l'Algérie. Une transposition qui fonctionne très bien selon Amaouche, notamment parce qu'elle continue d'exclure les "Apaches", ceux qui comme lui mettent à mal la pérennité de la communauté.
RencontresLa "rencontre" de Samir avec son père lui permet d'être à nouveau accueilli, de redécouvrir sa famille et ses origines. Au fond, de décider vraiment qui il veut être, quête universelle abordée par le prisme d'un milieu spécifique.
Rencontre également avec l'avocat de son père, interprété par André Dussolier, l'antithèse de Samir : à la fois très intégré et qui ne fera jamais partie de la communauté.
Enfin rencontre, entre rêve et réalité, avec Jeanne (Laetitia Casta), une femme qui pourrait être sa mère.
ŒdipeLa partie quasi documentaire du film ne met pas à mal la fiction. Au contraire.
Samir part en quête de l'âge adulte en retrouvant ses origines. Une quête entrecoupée de scènes de vie d'un "Apache" enfant (le sympathique Alexis Clergeon) qui fait l'école buissonnière et vit seul avec Jeanne, sa mère adorée. C'est l'occasion d'un propos œdipien très joliment ficelé.
Mélange de personnagesFinalement, le film dessine une suite de destins qui se réitèrent et se confondent : ceux du père, de Samir, de l'enfant, celui de la mère et de Jeanne. Le montage joue ce parallélisme avec habileté et poésie. On ne sait plus qui est qui, ni qui est amoureux de qui. Et surtout, grande question du film, si les schémas se reproduisent ou s'ils évoluent chez Samir, dans la communauté kabyle ou dans la vie en général.
Des Apaches est un film sobre mais soigné et profond. Une occasion de découvrir l'univers kabyle parisien et de se reposer quelques questions simples dont on ne se lasse pas : qui suis-je ? D'où viens-je ? Que vais-je choisir de devenir ?
Sinon il y a Pixels avec Adam Sandler qui sort le même jour...
En savoir plus: