terreurs nocturnes : un vrai cauchemar

Par Pincemietpincemoi

Aujourd'hui, je fais éclater ma bulle rose à paillettes pour vous parler d'une chose qui a empoisonné nos vies pendant un très long moment. Un interminable moment, ponctué de petites victoires, mais surtout, de découragement, de sentiment d'impuissance et de fatigue extrême. Je n'ai jamais parlé sur le blog de ce que nous avons traversé parce que je préfère toujours évoquer ici ce qui me plaît.
Mais aujourd'hui j'ai envie de briser cet univers à paillettes pour aider quelques mamans et petits bouchons à s'en sortir ou du moins à comprendre.
Je vais d'abord vous raconter un peu mon expérience, puis les astuces qui ont marché pour moi.

L'une de mes filles a toujours eu des nuits agitées.
Jusqu'à 5 mois, elle ne pouvait trouver le sommeil sans être emmaillotée. Je devais donc en quelque sorte momifier ma fille dans un grand drap, afin qu'elle se sente bien serrée dans son lit. Si j'avais le malheur de laisser un peu de lest, elle se mettait à hurler.
C'est à 8 mois qu'elle a fait ses nuits. Je veux dire par là qu'elle a cesser de prendre le biberon à 8 mois durant la nuit. Pendant une courte période, elle a dormi d'une traite, du soir au matin. Puis très vite, elle a commencé à rechigner à se coucher, puis à pleurer la nuit sans pour autant avoir faim. Rappelons aussi qu'elle a une soeur jumelle qui avait elle aussi ses petits tracas, sans pour autant que cela prenne les mêmes proportions. Jusqu'à ses 18-20 mois, j'ai donc continué à me lever quotidiennement, plusieurs fois par nuits (minimum 5 fois au bas mot). J'ai mis ça sur le coup des cauchemars et du rythme difficile à trouver pour ce bébé qui avait toujours eu besoin d'être rassuré et entouré.
Vers 2 ans, les choses ont pris un autre tournant. Les cauchemars ont commencé à se faire plus nombreux dans la nuit (jusqu'à 15 par nuit) et plus intenses. A noël, nous avons demandé à nos filles si elles voulaient donner la tétine au père noël. Elles ont accepté, l'ont demandé 2 ou 3 nuits par la suite, puis ont semblé l'avoir oubliée. Dans la journée, les choses se sont mises à empirer. Ma fille était facilement en proie à des colères incontrôlables, allant jusqu'à se casser la voix, devenir rouge carmin, taper, jeter des objets. Son malêtre était plus que perceptible.
A 2 ans et des poussières c'est là que nous sommes rentrés dans le vif du sujet. Je dis toujours nous, car c'est quelque chose qui a affecté toute la famille, à commencer par ma fille, qui, ne dormant pas la nuit, ne pouvait pas être dans de bonnes dispositions la journée, moi, qui était celle qui a 90% du temps se levait la nuit, sa soeur qui devait quand même être gênée (même si elle ne l'a jamais manifesté), en passant par la famille qui se trouvait souvent désemparée face à la situation.
A cette période, ma fille s'est mise à bégayer, cherchant parfois juste ses mots, butant parfois sur une consonne ou un début de phrase, se cachant la bouche et s'énervant lorsque l'on voulait l'aider. Cette période n'a pas duré longtemps heureusement, mais elle était quand même bien signe d'un profond malaise. La journée, il nous fallait encore essuyer d'énormes colères comme je l'ai évoqué plus tôt. Puis la nuit... les nuits...
Les cauchemars ont commencé à ne plus en être. Je l'ai bien compris, puisque ma fille pouvant mettre des mots sur ce qu'elle vivait, ne me parlait plus de loup ou de peur quelconque. Elle ne me parlait plus du tout. Le matin, aucun souvenirs ce qui s'était passé la nuit. Pendant pratiquement un an, ma fille s'est donc réveillée chaque nuit, plusieurs fois, dans des hurlements atroces. Au départ, j'arrivais à la rassurer, mais très vite, il n'y a plus eu de communication possible. Elle était comme dans un état second, ne me reconnaissait pratiquement pas, puisqu'il lui arrivait parfois de réclamer sa maman alors que j'étais justement à ses côtés. Souvent, on ne pouvait pas lui parler, ni encore la toucher au risque de voir la crise redoubler d'intensité. Il fallait parfois attendre 45min avant qu'elle ne se calme.
Cette période a été un véritable calvaire, j'ai vécu l'enfer des nuits. Je n'ai jamais eu besoin de beaucoup de sommeil, mais au bout de 3 ans sans une nuit correcte, j'ai fini par craquer.

J'ai donc un jour tiré la sonnette d'alarme. Tous les petits rituels et subterfuges qui aidaient quand même ne suffisaient plus, et j'avais tout bonnement atteint mes limites physiques et mentales. J'étais au bord de l'épuisement et mon corps me le faisait clairement ressentir. J'ai donc décidé de consulter des psychologues pour enfant dans une association dont je vous parlerai plus en détail une prochaine fois : La Maison Verte. Il y en a quelques unes en France et d'autres structures du même type existent. Au pire, demandez conseil à votre pédiatre, PMI ou généraliste. Même si ça n'a pas tout de suite aidé ma fille, ça m'a aidé moi. J'ai pu parler de ce que je vivais, qui coïncidait aussi avec une période difficile de ma vie. Je me sentais enfin écoutée et comprise. J'ai vécue ça comme une délivrance.
C'est aussi à cette période, que notre cauchemar a pris fin.
Passons aux choses sérieuses, les choses qui ont marché et m'ont aidé :
- Les rituels.
Pour moi, c'est la première chose à mettre en place et je l'ai toujours fait. J'ai très vite lu des histoires à mes filles qui en raffolent de toute façon. Aujourd'hui nous devons respecter le rituel suivant à la lettre : pipi, une histoire ou deux, un petit verre de "jus qui calme" (un truc inventé par ma mère pour aider mes filles à dormir qui a marché du feu de Dieu, n'importe lequel mais toujours, toujours le même), un bisous, puis j'attends 2min dans leur chambre qu'elles se calment et j'allume la veilleuse.
- La tétine.
Après 8 mois d'abstinence, j'ai finalement emmené ma fille avec moi au supermarché, lui choisir une nouvelle tétine. Depuis, elle est vraiment extrêmement rassurée de la retrouver. Nous avions décidé de lui "faire arrêter" à cause de ses dents qui commençaient à être bien en avant (les tétines ergo vous leurrez pas c'est des bullshit) et j'ai compris que c'est une décision que nous avons pris pour elle (comme on le fait souvent en tant que parent), mais que celle-ci était trop radicale et trop prématurée.
- Le bébé.
Pendant un moment j'ai réussi à la calmer en lui confiant un bébé pour la nuit. Elle devait s'en occuper et se sentait responsable de lui. Elle en oubliait ses propres peurs.
- La distraction.
Lorsqu'elle me laissait la toucher, je l'emmenais boire quelque chose dans la cuisine, on observait les chats qui ne dorment pas dans la rue, et la lune. Ça a marché souvent et coupait court à la crise. Après, le dialogue reprenait et je comprenais qu'elle était revenue à elle.

- La patience.
Il en faut une bonne dose. Lorsqu'elle ne me laissait pas la toucher ou lui parler, je restais à côté d'elle, sans rien faire. Lorsque je ne supportais plus, je partais même me recoucher et revenais quelques minutes plus tard. De toute façon, dans ces cas là, il n'y a pas grand chose d'autre à faire.
- La Maison Verte.
Comme je vous le disais, ma fille a quand même beaucoup progressé grâce à nos visites là-bas. Elle a compris que l'on parlait d'elle, qu'on s'intéressait à elle et ça l'a certainement confortée.
Et enfin : le remède miracle !
- L’homéopathie.
Un jour en découvrant une photo tout à fait par hasard sur Instagram, j'ai décidé de demander directement à ma pharmacienne du Cofea Cruda et du Stramonium. Au départ, en 9CH ça n'a pas bien fonctionné. Je donne donc actuellement 5 granules de Coffea Cruda en 15CH et 5 de Stramonium en 15CH également avant le coucher. Et là, ça a été la délivrance ! On a enfin dit au revoir aux terreurs nocturnes, pour de bon.
 
Aujourd'hui, quand ma fille fait un cauchemar, j'arrive très vite à la rassurer et la rendormir en quelques secondes. Il arrive même parfois que je dorme une nuit complète, sans jamais me relever. Ce n'est pas encore la majorité des nuits, mais on y vient tout doucement.
La journée, plus de crises, de hurlements. J'arrive enfin à poser plus de limites, à la mettre au coin sans que cela dure 1h. A une période, je n'osais parfois même plus m'opposer à elle de peur que cela prenne des proportions énormes. Maintenant elle accepte et comprend de mieux en mieux la punition et vient d'elle même me dire pardon lorsqu'elle a franchi la limite. Bref, ma vie n'est plus la même grâce à ces granules magiques que j'aurais tant aimé connaître plus tôt. 

Il me reste encore bien d'autres étapes à franchir dans ma vie de maman, mais je suis fière et heureuse d'avoir enfin vaincu cet affreux vilain cauchemar !
Illustrations : John Kenn