Ce week-end, la petite famille d'internes se sont rendus à Muckross House, une maison du XIXème siècle dessinée par un écossais pour un certain couple Herbert, de la région.
En 1861, ils devaient y accueillir la reine Victoria. Alors ce couple, avide d'être doté de nouvelles terres ou de titres spéciaux, investirent toutes leurs économies dans l'amélioration, l'agrandissement ou la réparation de leur résidence. Sans compter que la propriété est entourée de jardins magnifiques (à voir, le Rock Garden, sorte de jardin monté sur un rocher, sur lequel on se promène en suivant les dalles de pierres). Je passe sur quelques détails de sa visite, si ce n'est de l' abundant fear de la Reine face à un incendie, tant est si bien qu'elle refusa de dormir dans la chambre que le couple, ou plutôt les laquais, lui avait préparé pour préférer la chambre du rez-de-chaussée, dont la sortie est plus simple !
Quatre mois et une absence de reconnaissance de la Reine plus tard, le Prince Consort, mari de la Reine, mourut. S'en suit alors une dépression de la Reine qui, selon certains, serait à l'origine de l'absence définitive de récompense de sa part à l'égard du couple. Le couple, alors dans une situation financière noire céderont la propriété à la célèbre famille Guinness.
Des histoires comme ça, c'est plutôt original, mais elle prend toute sa profondeur quand on a la chance d'être le témoin des salles sompteusement décorées de la propriété, des jardins plein de santé, de la vue imprenable sur les lacs environnant et, évidemment, sur le Killarney National Park. J'aurai du mal à vous transmettre la beauté des paysages qui nous a été donné de voir ce dimanche... Dans mon cas, la réaction a été d'admirer, de se taire, et d'apprécier.
Mais à mon - humble - avis, les plus beaux paysages de la région ne se situent pas ni à Killarney, ni à Muckross House, mais dans le Ring of Kerry, entre Kenmare (plus au sud) et Killarney. Des collines s'avoisinant à des montages dont surgissent des roches et des moutons, des vallées abruptes où l'on peut apercevoir des villages comme coupés du monde, des routes de montagnes étroites et sinueuses où il est autorisé de rouler à 100 km/h - tout ceci constitue un charme que le Kerry m'a offert et dont je me délectais pour la première fois de ma vie.
Notre dernière halte fut au Upper Lake. Nous avons garé la voiture sur le bord de la route puis nous avons avancé dans les buissons, arbres et diverses plantes piquantes pour finalement atteindre là où la vie du lac débute, et ce avec un coucher de soleil qui relèvait ce paysage comme l'ail relève un bon plat (voilà une métaphore qui plaira à ma mère !).
Un dimanche au calme, en pleine nature protégée, mais nous avons bien marché, et sommes revenus avec les yeux encore tout écarquillés...