Ces temps-ci , nous ne manquons pas d’eau ! Espérons que les sources vont se régénérer, Fontigon en premier .Mais autrefois , notre pays a connu pire !
Voyez un article tiré du livre1 de M. Faure page 152 “Un orage épouvantable!”
“Le 6 juillet 1827, un orage exceptionnel de grêle et d’eau a éclaté sur les communes d’Ampus , de Châteaudouble , de Montferrat et de Tourtour. Les effets ont été aussi prompts que désastreux. L’eau tombant par torrents sur un sol de plusieurs lieues carrées entouré de collines, la rivière de Nartuby , les ruisseaux et les ravins qui y affluent ont acquis , en peu de temps ,un volume prodigieux et les campagnes inférieures ont aussitôt l’image d’une vaste mer.Tous ces courants débordés , prenant une force et une impétuosité extraordinaires, ont entraîné tout ce qui s’est trouvé sur leur passage.Nombre de maisons ont été renversées, le toit de plusieurs autres a cédé sous le poids de la grêle. Les malheureux habitants sans asile n’ont sauvé leur vie qu’en montant à la hâte sur des arbres où ils sont restés jusqu’à la retraite des eaux. Dans cette pénible position, ils ont eu la douleur de voir , sous leurs yeux, leur bétail , leurs meubles, leur blé , entraînés et perdus. L’inondation a envahi les champs récemment moissonnés comme ceux qui étaient à la veille de l’être, elle a couvert les prairies et les vignes. D’énormes quantités de pierres que les eaux roulaient avec violence ont détruit les plantations d’arbres et emporté la terre végétale . Le joli hameau de Rebouillon , à une lieue de Draguignan, a particulièrement reçu des dommages qui seront irréparables. Un foulon (moulin qui resserrait le tissu en le faisant passer dans une sorte de laminoir), très utile à la contrée , et la maison contiguë ont été complètement détruits, seul , un mur est resté . Il se trouvait dans cette usine une quantité considérable de pièces de draps qui ont disparu avec tous les instruments, les meubles , les bestiaux du propriétaire.
Les amateurs d’antiquité regretteront le pont de la Granégone, bâti sur la voie aurélienne par les Romains , dont on admirait la hardiesse et la légèreté. Ce monument qui avait résisté à vingt siècles a été emporté en un instant par l’inconcevable fureur des eaux…”