Lire le temps. Comme le titre l'indique, ce recueil de " pensées " de Lydia Evoni est une réflexion philosophique sur le temps. L'homme a souvent tendance à oublier que sa force représentera toujours un infiniment petit par rapport à l'infiniment grand qu'est la Nature. Bien souvent le Temps rappelle à l'homme sa condition de mortel :
" Il use l'Homme dans sa force et l'ébranle dans sa course. " ( p. 9 )
Cette réflexion autour du temps est nourrie de tentatives de définition de celui-ci. Ce sont ces définitions qui rythment le texte. Par exemple :
" Le temps est la vision de l'invisible pour ceux qui perçoivent dans tous les sens. " (p. 13)
Les définitions en relation avec la mémoire ont particulièrement retenu mon attention :
" Le temps c'est ce qui reste quand on a tout oublié. " (p. 21)
" Le temps est la mémoire des Hommes. " (p. 25)
" Le temps s'arrête quand les souvenirs sont en marche. " (p. 27)
Mais l'une des définitions que je préfère est la suivante, parce qu'elle donne beaucoup à réfléchir, parce qu'elle invite à se munir de jumelles spirituelles pour analyser les échos que cette assertion provoque en nous :
" Le temps est la réponse humaine à la surdité surnaturelle de la nature. " (p. 19)
Le temps invite à une méditation si profonde que l' auteur conçoit que le lecteur ait son mot à dire ou ne partage pas tout à fait telle ou telle autre pensée de l'auteur. Ainsi ce livre doit-il être vu comme un espace de dialogue, d'échanges. Lydia invite chacun à partager ce que lui inspire le temps :
" Va, interprète le temps et reviens. " (p. 23)
Le livre comporte autant de textes que d'illustrations montrant la Nature dans tous ses états, en particulier métamorphosée sous l'effet du temps.
Lydia Evoni, Lire le temps, Edilivre, 30 pages, 14 €.