La fracture socio-politico-culturelle de la ville apparaît très nettement
sur cette carte des comunas (rassemblement administratifs des quartiers)
Le sud, populaire et classe moyenne, a voté ECO
Le nord, patricien et classe moyenne, a voté PRO
Schéma Clarín
Sans surprise ou presque, les élections d'hier ont placé à la tête du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires le néolibéral Horacio Rodríguez Larreta, actuel Premier ministre du Gouvernement sortant.
Gros titre : "d'un petit cheveu"
Si les équipes du PRO ont fait la fête hier, aucun commentateur n'est triomphaliste ce matin. Car il y a bien eu tout de même une surprise : l'impressionnante remontée en points du challenger, le socialiste Martín Lousteau qui n'est battu que de trois points.
Cette situation est très différente de la dernière élection similaire où le candidat kirchneriste, Daniel Filmus, était resté loin derrière Mauricio Macri, qui se représentait (voir mon article du 1er août 2011). Or ce deuxième tour de scrutin avait lieu dans les mêmes circonstances, le début des vacances scolaires d'hiver, où on avait vu, il y a quatre ans, une abstention record.
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Cette fois-ci, il semblerait que la gauche, péroniste ou autre, ait voté utile, comme on dit en France, dans l'espoir de battre la droite, qui entamera tout de même en décembre prochain son troisième mandat consécutif dans la capitale fédérale.
Cette courte victoire est d'autant plus intéressante que c'est un phénomène encore très rare en Argentine et en Amérique du Sud en général où les divisions politiques sont très marquées et les majorités très nettes en cas de scrutin uninominal de l'exécutif. C'est un peu différent sur les scrutins de liste et les élections législatives. Il faut voir si ce phénomène se répète, auquel cas ce sera peut-être l'annonce que l'Argentine s'achemine vers un plus grand pluralisme démocratique, où les électeurs ont des avis moins tranchés que dans les jeunes démocraties sud-américaines et leurs sociétés encore très conflictuelles.
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Autre fait qui m'interpelle : le choix des photos pour les unes des journaux. Pour Página/12, rien d'étonnant, l'élu est ridiculisé et le jeu de mots est de rigueur mais Página/12 n'a aucune affinité avec le PRO. En revanche, La Nación n'a pas choisi une photo qui valorise le vainqueur et La Prensa a fait pire : elle le ridiculise presque autant, sinon plus que Página/12, avec ce chapeau grotesque et le jeux des ombres qui lui fait presque un maquillage d'auguste !
Tous les journaux publient de nombreux articles, analyses et éditoriaux. Je ne vous donne ci-dessous que les articles correspondant à la une.
Pour aller plus loin : lire l'article de Página/12 lire l'article de Clarín lire l'article de La Nación lire l'article de La Prensa.