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Nos futurs

Par Bullesdeculture @bullesdeculture

Nos futurs (2015), amitié et nostalgieLe réalisateur Rémi Bezançon- et l'acteur Pio Marmaï ne se sont jamais quittés. Mieux, le tandem évoluent ensemble dans une cinématographie comparable. Dans Le premier jour du reste de ta vie (2008), ils étaient, devant ou derrière la caméra, à dépeindre les affres mouvementés d'une famille bourgeoise, ils étaient alors tout deux comme dans un cocon familial. Avec Un heureux évènement (2011), on passe un cap dans la responsabilité puisque le film évoque la paternité et ses conséquences. Pour Nos futurs (2015), le dernier film de Rémi Bezançon, on tombe dans la nostalgie d'un passé perdu. Notre avis.

Synopsis : Yann (Pierre Rochefort) est un cadre dynamique au bord du gouffre. Alors qu'il fête son anniversaire, la diffusion de quelques photos lui donne envie de retrouver son meilleur amied'enfance, Thomas (Pio Marmaï), avec lequel il a perdu contact depuis quelques années. Dès leurs retrouvailles, ils vont avoir comme projet de réunir tous les anciens potes du lycée pour une grosse soirée.

Une bonne dose de nostalgie

L'écriture de Rémi Bezançon, réalisé avec ses co-scénaristes, Vanessa Portal et Jean-François Halin, laisse une bonne place à la nostalgie. On est immergé dans un sentimentalisme agréable qui touche particulièrement les cœurs.

On est dans une projection de ce qu'on recherche tous et qui constitue la force des réseaux sociaux : reprendre le contact avec des amis perdus.

Pour cela, la réalisation mise sur un bouleversement temporel, refusant de donner au film des dates, des repères, un âge aux protagonistes. Mieux, le metteur en scène joue avec cette faille en faisant apparaitre dans le décor des détails d'un autre temps : minitel, téléphone sans fil...

Cet aspect suggestif n'est pas étrangère à l'histoire qui se sert allègrement de cette perte de repères du spectateur pour provoquer troubles. En témoigne notamment ces nombreux retour en arrière au fil de l'histoire pour illustrer la psychologie présente des personnages.

Pour autant, on peut reprocher parfois à Rémi Bezançon d'être justement trop dans la subtilité, déversant beaucoup de détails imperceptibles au premier visionnage. Le film propose également un cliffhanger final assez perturbant qu'il aurait été plus bénéfique d'amener en amont de l'histoire.

Un film choral

Sur Nos Futurs, on garde l'aspect choral des précédentes œuvres de Rémi Bezançon. On est ébloui par la prestance de Pierre Rochefort, plébiscité l'année passée dans Un beau dimanche (2014), qui garde la maitrise d'un personnage torturé et incertain.

Pio Marmaï étonne également, en apparaissant plus déconneur que dans ses précédentes interprétations - on pense en particulier au film Maestro (2014) -. Il est ici d'un instinct plus déchainé et extraverti.

Les seconds rôles sont également très attachants avec un casting fleuri. On retrouve notamment la belle de Canal+, Camille Cottin, qui joue Géraldine, l'ancienne fille facile du lycée, ou Kyan Khojandin de Bref, alias Mad Max dans le film, ancien DJ reconverti en financier prolétaire.

Mélanie Bernier illumine également cette comédie en utilisant à bon escient son charme et sa grâce. Elle sait nouer de la proximité avec le spectateur grâce à une tendresse communicante.

Enfin, Zabou Breitman est la muse. Elle incarne dans le film une mère drôle et moderne, sorte d'icône moderne.

Le réalisateur filme tout ce beau monde avec une caméra aux lumières enjouées. Il y a une communion des acteurs avec le décor naturel. En cela, l'affiche reflète bien la maitrise photographique d'un film lumineux.

Nos futurs est donc cette comédie française au ton sucré salé aux effets dramatiques mettant en avant la complexité des rapports humains et la force de l'amitié.


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