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Le 14 juillet, ça se fête...

Par Eric Bernardin

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... le 13 juillet ! Parce que le lendemain, tout le monde est parti :-(

En tout cas, nous avons fait notre devoir de citoyen en célébrant en beauté notre fête nationale. Bullshit, dirait l'autre. C'était surtout l'occasion de se revoir une dernière fois à Limoges avant les vacances. Les lecteurs du blog qui suivent vont alors me dire : "vous n'aviez pas déjà fait une soirée d'adieu il y a deux semaines ?" Ben si, mais que voulez-vous. Nous sommes des hédonistes irrécupérables prêts à renier tout principe du moment qu'il y a quelques bonnes bouteilles accompagnées de plats gourmands (ou l'inverse, nous ne faisons pas les difficiles).

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On commence par les traditionnelles  gougères d'Olivier C.

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avec la non moins traditionnelle bulle.

Enfin, pas si traditionnelle que ça. Nous ne sommes pas sur les marqueurs traditionnels du champagne, ce qui est un peu perturbant parce que l'on ne sait plus trop où l'on habite. Un nez plutôt fruit blancs (pomme, poire), craie mouillée, légères notes fermentaires. Une bouche très rafraîchissante, avec une bullle primesautière, mais manquant de complexité et de profondeur.  Une finale nette, salivante, mais pas très longue. Sympa ta bouteille, dis-je à Olivier. Mais je mettrais pas plus de 10-12 € si je devais en acheter. J'espère que tu ne l'as pas acheté plus cher.  Non seulement ça ne le vexe pas, mais il nous fait un grand sourire limite béat. "Je ne l'ai pas achetée. Tanguy Perrault me l'a donnée lorsque nous sommes passés le voir à Vouvray."  Et il nous montre la quille :

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Mais oui bien sûr, on connaît, ça ! Nous avions alors bu une version plus récente qui avait encore plus de peps. Bonne idée de l'avoir sortie ce soir : cela nous rappelle des bons souvenirs de cette journée vouvrillonne. Bon, ça commence bien, cette soirée :-)

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Suit l'entrée préparée par Patrick : un tartare de veau avec plein de bonnes choses dedans taillées en tous petits morceaux. Je détecte de la pomme, du radis rose, de la ciboulette, et des p'tits trucs qui croustillent (c'est des croûtons de pain dorés au beurre). En tout cas, c'est un délice total ! Ca pourrait figurer sans problème à la carte d'un bon restau.

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Et le vin n'a rien à lui envier : un nez fin et profond sur le zeste d'agrume (citron, pomelo) et la pierre chaude. Une bouche élancée, pure et aérienne, d'un côté très fluide, facile ; de l'autre la sensation de sucer un petit galet de rivière. Et une finale pierreuse de chez pierreuse, quoi qu'en disent les pourfendeurs de la minéralité. Avec Olivier C, on ne peut s'empêcher de penser au Clos de Beaujeu 2009 de Boulay bu récemment. Mais nous sommes d'accord que ça pourrait aussi être un Chablis. Comme ce vin n'est pas marqué par le cépage, c'est le terroir qui prend le dessus, et dans les deux cas, nous sommes sur des coteaux du Kimmeridgien. Bon, Patrick tranche en nous montrant la bouteille :

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c'est un Chablis 2009 1er Cru "Montée de Tonnerre" de Droin.

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J'étais chargé du plat. Vu la chaleur ambiante, j'avais fait le choix de servir froid un plat que l'on attendrait plutôt chaud : c'est un quinoa "façon tajine" avec du poulet, des carottes, des raisins secs, des dattes, des amandes et des pistaches grillées, de l'orange et du citron confits, du Ras el Hanout, et forcement un peu de YUZU :-) J'avais prévu de servir le plat en deux services. D'abord "nature", si j'ose dire (avec une bulle) puis assaisonné avec plus de citron confit et de la menthe fraîche (avec un blanc sec). Pas de bol,  le blanc sec était bouchonné. La bulle a donc accompagné les deux versions.  

La robe est d'un or intense, avec des bulles très fines encore présentes. Le nez est superbe, sur la frangipane, la pomme rôtie au beurre, la brioche chaude, le pralin... La bouche est ronde, ample, avec beaucoup de fraîcheur et des bulles caressantes. La finale est nette, épicée, sans lourdeur. Le mariage avec la version 1 est super. On croirait que le vin a été fait pour (en fait, c'est plutôt le plat). Et lorsqu'on passe à la version 2, le vin gagne en jeunesse et vivacité, libérant d'étonnantes  notes d'agrumes. Mariage réussi dans les deux cas.

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Mes amis ne sont pas des perdreaux de l'année. Etant donné qu'ils savent que j'ai acheté récemment aux enchères des vieilles bouteilles de champagne, ils partent direct là-dessus. C'est le même lot que le Pommery Brut Royal ouvert la semaine dernière à Saint-Etienne.  Et une copie conforme. Je me suis donc permis un copié/collé ;-) Quand je pense toutes les daubes marketées vendues 25 - 40 € alors que celui m'en a coûté 12 €, ça laisse songeur...

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Avec les fromages, Stéphane avait aussi prévu ... une bulle ! Il y a des jours comme ça. Je dois avouer qu'elle m'a moins marqué que la précédente, et là, je ne peux pas faire de copié/collé (je n'ai pris aucune note, je me reposais de mes vacances...). J'ai le souvenir d'un nez pas super net, d'une bouche construite sur l'acidité et de bulles assagies. Un vin pas désagréable, allant bien avec les fromages, mais un peu en bout de course. Effectivement :

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Il était temps de boire cette  Méthode traditionnelle des Sablonnettes 1995 !

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Olivier R. nous sert un OVNI dans nos verres. La couleur est superbe, et le nez foisonnant : rose, foin séché, truffe, coing, abricot sec.. La bouche est tendue par une acidité très fine mais d'une énergie incroyable qui étire et prolonge longuement le vin. La matière elle-même n'est pas spécialement imposante : elle est ronde, digeste, avec un fruit pur et expressif. Si l'on sent bien qu'il y a du sucre, il est parfaitement équilibré (voire gommé) par l'acidité. Plus que le palais, ce vin vous envahit l'âme (un vin de méditation, quoi).

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Il était difficile de le situer, et pour cause : c'est un vin de glace issu de Muscat Ottonel et de Furmint vendangés en décembre 2001 à -9 °C. Ce Ruster Eiswein 2001 du domaine Landauer ne fait que 10 ° d'alcool avec 149 g de sucres résiduels (plus de détails ICI).

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avec un vin de glace, des glaces !

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... et cadeau bonus : un deuxième dessert préparé par Olivier C.

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Un clafouti selon Pierre Hermé (recette à venir)

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Le vin est servi à l'aveugle, mais on le place assez vite dans la région, même si on serait plus parti sur Sauternes que sur Graves supérieures. La robe est dorée, légèrement évoluée. Le  nez évoque l'ananas, l'orange confite, le miel en rayon (avec le côté cire). La bouche est bien équilibrée, entre douce rondeur et fine acidité traçante, ce qui en fait un vin digeste et gourmand. La finale sur des notes rôties et fruitées évite de tomber dans le pâteux/sucrailleux, et c'est très bien ainsi !

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Merci à tous pour cette (encore) très chouette soirée !



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