Sylvia est-elle encore en vie? Simon voit-il des fantômes? Et si non, qui aurai intérêt à le faire passer pour fou? Voilà le coeur de cette intrigue très noire qui nous entraîne dans le psychisme torturé de Simon. Son traumatisme suite à la mort de Sylvia est profond, passe par la culpabilité de n’avoir jamais éclairé cette cave, au souvenir d’un érotisme qui devient morbide tant le fantôme s’infiltre dans ses nuits. Au travers de planches entières muettes qui alternent visions obsessionnelles et errances réelles de Simon, on nous plonge dans un univers sombre, glauque.
Des codes du roman noir, d’ailleurs, nous avons presque tout. De la fille mystérieuse au porte-jarretelle et bas résille qui fume le soir dans les bars jazzy, des drôles de poupées vaudou semées ici et là, de l’homme qui noie son chagrin dans l’alcool, jusqu’au fantôme de la fille qu’on n’arrive plus à retrouver, l’esthétique de ces personnages m’a fait penser au Dahlia Noir. On croirait plonger dans un autre temps. L’intrigue sait se renouveler avec des retournements de situations efficaces qui déplacent la victime d’un protagoniste à l’autre et exacerbent les faiblesses de chacun. Je m’y suis laissé prendre, tant par l’ambiance que par l’intrigue, certes courte, mais bien fichue.
La note de Mélu:
Merci à Babelio et aux éditions Paquet pour cette découverte.
Un mot sur les auteurs: Patrick Delperdange est un auteur belge et André Taymas est un dessinateur belge.