Mardi 20 juillet 1915. A 11 heures, un violent bombardement commence, alors que nous sommes à travailler tranquillement, au bureau

Par Cantabile @reimsavant

A 11 heures, un violent bombardement commence, alors que nous sommes à travailler tranquillement, au bureau. Personnellement, je suis occupé, à ce moment, avec trois ou quatre boulangers et commerçants qui m'entourent, attendant des bons de livraison de farine, essence, etc.

Au premier sifflement, en succèdent d'autres très rapprochés et avant qu'il m'ait été possible d'établir les pièces pur tout ce qui m'a été demandé, un shrapnell de 105 vient éclater sur la partie du bâtiment de l'hôtel de ville, rue de la Grosse-Écritoire, au 1er étage.

L'explosion nous a fait quitter le bureau ; le personnel des différents services s'était déjà répandu, partie dans les couloirs, partie dans les sous-sols - et le tir continue, venant de plusieurs côtés. il est très serré jusqu'à midi. Trois cent cinquante à quatre cents projectiles sont ainsi envoyés sur la ville, ajoutant de nouveaux dégâts considérables dans le quartier de la cathédrale, touchée elle-même encore plusieurs fois, le Barbâtre, la rue de Vesle, la place d'Erlon, la rue des Moulins, la rue Petit-Roland, etc.

On signale neuf tués et une vingtaine de blessés.

A midi dix, le calme paraissant revenu, M. Vigogne et moi pouvons quitter la mairie pour aller déjeuner.

Paul Hess dansReims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos