Les jihadistes du groupe État islamique (EI) ont eu recours à du gaz
toxique les 28 et 29 juin au cours d'offensives menées dans la province
d'Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, ont annoncé samedi les
miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG).
La nature de ce gaz n'a pu être déterminée précisément, selon Redur
Xelil, porte-parole de la milice. Aucun combattant des YPG n'y a
succombé parce que tous ceux qui ont été exposés ont été rapidement
hospitalisés, a-t-il poursuivi.
Ces attaques au gaz étaient sans précédent pour les YPG, qui ont
repris de vastes secteurs du nord-est de la Syrie à l’État islamique
avec l'appui de la coalition formée à l'initiative des États-Unis.
La milice kurde enquête avec l'aide d'une équipe d'experts étrangers,
dit-elle dans un communiqué. Elle ajoute avoir découvert des masques à
gaz sur des combattants de l'EI au cours du mois écoulé, ce qui, selon
elle, "confirme qu'ils sont prêts et équipés pour utiliser des armes
chimiques sur la ligne de front".
L'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui dresse un bilan
quotidien du conflit à l'aide d'un réseau d'informateurs locaux, dit lui
aussi disposer de documents montrant que l’État islamique a utilisé du
gaz le 28 juin près du village de Tel Brak. Douze combattants kurdes y
ont été exposés, poursuit-il.
L'Observatoire ajoute sans plus de détails
qu'une autre attaque au gaz survenue à Hassaké, chef lieu de la
province du même nom, lui a été signalée.
Au mois de mars dernier, un haut gradé kurde avait affirmé avoir la
preuve que les jihadistes du groupe État islamique (EI) ont utilisé une
arme chimique, en l'occurrence du gaz chloré, contre les peshmergas
(combattants kurdes) à trois reprises dans le nord de l'Irak. Le général
Aziz Wassi avait expliqué que les jihadistes avaient eu recours au gaz
chloré en décembre dans le secteur de Sindjar, puis à deux autres
reprises, en janvier, à l'ouest de Mossoul.
Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté début mars une résolution
condamnant l'utilisation du gaz de chlore comme arme chimique dans le
conflit syrien, mais sans en désigner les coupables. Des cas
d'utilisation de chlore, que les jihadistes récupèrent principalement
dans les stations d'épuration, dans des bombes artisanales ont été
évoqués dans plusieurs zones de Syrie et d'Irak.
Source : Lorientlejour