Après Avengers – L’Ère d’Ultron il y a quelques mois, un nouveau blockbuster estampillé Marvel débarque sur les écrans cette semaine. Il s’agit d’Ant-Man, un projet longtemps attribué au réalisateur britannique Edgar Wright (Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Le Dernier Pub avant la Fin du Monde…), avant que celui-ci ne finisse par se retirer pour différents artistiques. Le film sera finalement réalisé par Peyton Reed (La Rupture, Yes Man…), plutôt adepte des comédies. L’histoire s’intéresse à Scott Lang (Paul Rudd), un cambrioleur de haut vol qui va devoir apprendre à se comporter en héros et aider son mentor, le Dr Hank Pym (Michael Douglas), à protéger le secret de son costume d’Ant-Man, afin d’affronter une effroyable menace…
Sans être exceptionnel, le film est plutôt agréable et suffisamment rythmé que pour maintenir l’intérêt pendant 2 heures. Il faut dire que le super-héros, comme le personnage d’ailleurs, est particulièrement attachant et nous emporte dès lors sans trop de difficulté dans son quotidien. Un quotidien pas forcément des plus drôle mais où l’humour est paradoxalement très présent. Bien sûr, toutes les vannes ne font pas mouche mais l’ensemble n’en demeure pas moins léger et enjoué. C’est certainement l’une des principales satisfactions du film. Malgré tout, au vu de l’énorme potentiel du récit, on ne peut s’empêcher après coup de regretter l’épaisse couche de vernis hollywoodien qui recouvre le long-métrage. C’est dommage car celui-ci avait tout pour sortir du rang, en proposant notamment dans son scénario quelque chose de neuf et de rafraichissant, et se révèle en fin de compte extrêmement consensuel. Les idées de Wright sont bien là mais la réalisation impersonnelle de Reed peine à leur rendre justice.
Pour autant, la mise en scène est loin d’être désagréable et rempli tout de même honorablement le cahier des charges. Là où le bât blesse en revanche, c’est au niveau du scénario qui accumule énormément de ficelles et qui délaisse largement ses personnages. A l’exception de Scott Lang, la plupart des protagonistes manque effectivement d’épaisseur. La palme revenant certainement au méchant, interprété par Corey Stoll, dont les motivations sont aussi maigres que caricaturales. En outre, les différentes réécritures du script handicapent fortement l’ensemble puisqu’on a souvent l’impression que le film navigue entre plusieurs tons, mélangeant certainement des éléments initiaux du travail d’Edgar Wright avec le formatage/lissage habituel propre à Marvel. Il en résulte du coup un produit fini assez déroutant, alternant à la fois le bon et le moins bon. Enfin, côté casting, malgré les carences du scénario, l’ensemble des acteurs se montrent convaincants. En particulier Paul Rudd, qui suscite immédiatement la sympathie, et Michael Douglas, dont le charisme n’est plus à souligner.
En définitive, Ant-Man se révèle donc être un divertissement moyen, doté à la fois d’excellentes idées et de passages totalement caricaturaux. Au regard du potentiel du récit, on ne peut que regretter la direction artistique prise par Marvel. Le film avait tout pour véritablement marquer les esprits et il s’avère au final tout juste sympathique. Dommage !