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Cet après-midi sous la toile, Bach est encore à l'honneur. La chaleur pèse et les gens se rafraîchissent au Bar des amis. Trois copines, Caroline, Louise et Laure sont installées autour d'un jus d'orange en attendant leur répétition. Lorsque nous leur posons une première question, elles hésitent longtemps au morceau qu'elles emmèneraient sur leur île déserte. Caroline se décide pour l' Art de la fugue alors que Louise et Laure emmèneraient la Passion selon St Mathieu. Que du Bach, donc !
Ensuite, nous leur demandons le compositeur qu'elles souhaiteraient rencontrer, et nous trichons un peu en leur demandant d'en choisir un autre que Bach. Alors Caroline choisit Monteverdi, Louise Beethoven, et Laure n'arrive pas à se décider. Pour les instruments, elles semblent plus sûres et choisissent sans hésiter le violoncelle pour Caroline, le saxophone pour Louise et, plus original, la viole de gambe pour Laure.Un peu à l'écart, Marie-Françoise est installée à l'ombre d'un arbre. Habituée du festival, c'est avec plaisir qu'elle revient chaque année pour les concerts des œuvres de Bach. Sans surprise, ce sont ses cantates qu'elle emporterait sur une île déserte. Toutefois, le " personnage ne lui semble pas très amusant ". Elle a peur d'être déçue par cet homme qu'elle admire, dont la musique " la transporte " Côté instrument, c'est le violoncelle ou la contrebasse dont elle rêve de savoir jouer. Marie-Françoise n'a pas peur des mots. Elle veut d'un instrument " physique, sensuel, sexy,.. qui fait véritablement corps avec le musicien ".
Plus loin, Pascal, le directeur artistique de la compagnie " Le sablier " discute avec son régisseur. La pièce qu'il emporterait sur son île serait " épique, époque, éthique " de Jacky Mérit. Ce serait le seul moyen de saisir l'œuvre de son ami. " Peut-être que, au bout de quelques mois, je la comprendrai " Pascal souhaiterait rencontrer John Cage. Pour lui, " c'est le compositeur qui révèle, illumine notre époque ". Étonnamment, il voudrait faire du violoncelle, ou, plus original, de la cornemuse.Constance Degoulange et Cécile Tessier
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