Les «Alice» vont encore décrocher

Après une première grève le 22 mai dernier, une partie des salariés du centre d’appels Alice Telecom de Bordeaux a débrayé vendredi dernier à l’appel des syndicats CGT, CFDT et FO pour protester contre le «manque d’information donné par leur direction» sur la cession prévue de leur entreprise. Une grève qui intervient au lendemain des déclarations du président de Telecom Italia, Franco Bernabé, qui a indiqué que la vente d’Alice entrait dans sa «phase finale». Ce dernier a notamment expliqué avoir reçu trois offres fermes. Il s’agirait de Numericable, Free et Neuf Cegetel. Selon le syndicat CGT, environ 30% des quelque 500 salariés bordelais d’Alice étaient en grève vendredi, un mouvement suivi également par les salariés des sites de Paris et de Marseille. Les grévistes craignent en effet que la cession de leur société à un repreneur entraîne de nombreux licenciements. «On laisse croire aux salariés qu’ils vont être rachetés et qu’ils conserveront les mêmes conditions de travail, explique Michel Bernat, délégué syndical CGT. Or il faut s’attendre à une centaine de licenciements sur le site de Bordeaux.» S’ils n’ont plus guère d’espoir quant à la reprise de leur société, les employés d’Alice Telecom veulent obtenir des garanties, non seulement sur la reprise des salariés, mais aussi sur les conditions de travail. «Le salaire moyen est de 18 000 € bruts annuels, poursuit le délégué syndical. On s’achemine vers des indemnités de licenciements de l’ordre de 3% pour 2 ans d’ancienneté. C’est trop peu, cela ne représente même pas un mois de salaire.» Mêmes revendications en ce qui concerne les conditions de travail, puisque selon la CGT, la convention collective du supposé repreneur serait beaucoup moins favorable. Vendredi, après leur mouvement, les salariés n’ont eu aucune nouvelle de leur direction. Ils envisageaient déjà de reconduire leur mouvement cette semaine.
Sébastien Marraud