Nous sommes à Anse, petite commune de 6 450 habitants du département du Rhône, non loin de Villefranche-sur-Saône. Pendant la célébration d'un mariage parmi d'autres, en l'église paroissiale Saint-Pierre, trois hommes habillés en pèlerins (ils sont équipés d'un bâton de marche et vêtus de blanc) pénètrent dans l'enceinte et s'installent sur les bancs de la nef pour assister à l'office. Commencent des chuchotis, qui se font rumeur, puis grandissent rapidement en un immense brouhaha dégénérant en panique de l'assemblée. Imbibés de soupe médiatique main stream, de boue idéologique fumante où se mêlent en vrac des morceaux de théorie du Grand Remplacement, des diatribes de Zemmour, la lecture de Valeurs Actuelles, du Figaro et d'Aujourd'hui en France, des miettes de culture catholique traditionaliste qui leur font voir des infidèles christianophobes partout, le tout assorti des restes de la consultation trop assidue de sites à l'information approximative, qu'ils soient français du genre Riposte Laïque ou étrangers comme FDesouche, et dans l'émotion du souvenir latent des attentats récents (où ce qui s'en annonçaient...), les fidèles appellent aussitôt la gendarmerie... Et là, c'est le drame. Le petit groupe est évacué illico presto, et la gendarmerie se livre aux premières investigations :
" Les individus ne se sont pas du tout montrés agressifs, bien au contraire. Ils ont dit être habillés en apôtre et faire le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle " (source)
Ce Qu'il Fallait démontrer... Notre société est bien malade, et en proie à une grande paranoïa soigneusement et richement nourrie par bien des acteurs inconséquents. Dont la droite dure, prétendus républicains et identitaires du Fn - ou pas - compris. Me posant consciemment en juge éclairé de ces ténèbres là, j'attends sur le champ leur diligent méa culpa. C'est urgent.