Tout d'abord, penser que quelqu'un qui incarne si bien une gauche bobo et corrompue que je qualifie pour ma part de fauxcialisme puisse rassembler la gauche a du en faire sourire plus d'un dans ma famille politique, et pas que. Rappelons pour mémoire quelques unes de ses affaires qui, si elles n'ont pas abouti à une condamnation, n'en sont pas moins symptomatiques d'un comportement névrotique et amoral, qui confond si volontiers intérêts publics et privés, et qui ne peut que heurter les convictions des gens authentiquement de gauche. Mais peut-être ne l'a-t-on justement pas choisi pour sa moralité mais pour son aptitude légendaire aux manipulations et aux coups tordus ?
Ensuite, prétendre que Mélenchon serait le seul facteur de discorde à gauche, c'est véritablement se faire l'économie d'une réflexion plus politique que personnelle. On se demande d'ailleurs ce que cache cette obsession envers Mélenchon, et si des affaires d'ordre privé (donc moins racontables en public) ne l'expliqueraient pas... Car sur le plan purement idéologique, il ne m'est pas apparu que le mentor (on a ceux qu'on peut...) que l'ancien trotskyste s'est trouvé en la personne du Président de la République soit exempt de tout reproche. La ligne particulièrement droitière du gouvernement, qui d'ailleurs a vu la droite le dépasser sur sa gauche est là pour le démontrer factuellement, entre autres anecdotes savoureuses. Ce positionnement politique plus libéral que social explique donc plus sûrement à mon sens la désaffection des masses populaires que les prétendues attaques ad hominem de Mélenchon envers Hollande, qui ne sont que des épiphénomènes. Il est fort probable en effet que le commun des mortels s'attache davantage aux actions et à leur impact sur leur vie quotidienne qu'aux déclarations, fussent-elles " drues et crues "...
Enfin, croire pouvoir incarner un rassemblement de gauche, ou " arc-en-ciel ", sur la base d'un si vieux parti que le PS, qui a tant dérivé depuis ses origines, pour s'écarter si visiblement du socialisme originel au point que bien des militants de gauche le délaissent et s'en méfient, c'est franchement se mettre le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Surtout quand on sait comment se sont forgés peu à peu des mouvements populaires comme Podemos et Syriza, bien éloignés en l'occurrence de l'appareil d 'état (il s'est même construit contre, en partie... et sans le parti communiste grec) et de cette gauche confuse là, qui se fond si bien dans les intérêts oligarchiques de la droite, et du libéralisme triomphant, en France comme ailleur... (Suivez mon regard...). Un Macron en est d 'ailleurs l'éclatant symbole... de décrépitude.
Alors, quand j'ai vu et lu comme probablement une grande partie d'entre nous ce titre un peu trop gros du Figaro, franchement, comme beaucoup d'autres, vous savez quoi : j'ai ri. Car le véritable obstacle à un rassemblement et à un mouvement populaire significatif, plus que Mélenchon qui a démontré lui qu'il avait fait le job, et qu'il était véritablement du côté du peuple, c'est bien davantage l'absence de projet authentique de gauche, ce que le PS et Hollande n'ont pas franchement réussi à démontrer. Alors, tenter de nous rassembler autour d'un personnage aussi controversé qu'encombrant et si peu exemplaire en la matière, c'est franchement prendre les gens pour des cons. Qui donc est dupe ? Fallait bien recaser le précieux rejeton... quitte à prendre des libertés avec la morale et la vraisemblance... Mais qu'on ne nous demande pas de participer à cette comédie.