CORENTIN POSEZJEUDI, 16 JUILLET, 2015HUMANITE.FR
Le document d’une douzaine de pages fait état d’analyses, d’interrogations, de revendications et de propositions. Après avoir exposé les besoins invoqués par les défenseurs de l’AGO, le rapport procède à un comparatif linéaire entre les deux aéroports : catégorique quant aux aspects de dimensionnement, d’accessibilité et d’environnement, le document demeure plus nuancé vis-à-vis des questions d’emploi et de sécurité. Il passe rapidement en revanche sur l’aspect financier, en se contentant de préciser que le projet de l’AGO engagerait – et engage d’ores et déjà – lourdement les finances publiques, à hauteur minimum de 360 millions d'euros, dans un contexte de restrictions budgétaires importantes. Coûteux, le projet l’est aussi en terres et emplois agricoles : pourquoi dès lors ne pas s’en tenir à l’actuel aéroport, bâti sur un site pleinement consacré à l’aéronautique depuis 1928, et dont les dimensions « semblent correspondre aux besoins de trafic actuel » ? Le syndicat rappelle d’ailleurs les diverses possibilités d’extension de l’aérogare ou de création de parkings en silo, afin d’anticiper l’évolution du trafic aérien. « Jusqu’ici, l’aéroport de Nantes-Atlantique n’a pas été suffisamment optimisé, parce qu’il est depuis cinquante ans susceptible d’être remplacé par celui de Notre-Dame des Landes », déplore l’Acipa, principale association d'opposants. Autre mission couramment attribuée à l’AGO : mieux desservir Nantes et son agglomération. La ville compte pourtant déjà parmi les mieux connectées au réseau ferroviaire, et son aéroport est proche des infrastructures stratégiques (périphérique, Cité des Congrès, gare SNCF), contrairement au projet d’AGO. La CGT précise cependant que cet accès à Nantes-Atlantique « pourrait être largement renforcé par l’amélioration et/ou l’extension d’infrastructures déjà existantes (prolongement d’une ligne de tramway, réhabilitation d’une ancienne voie ferrée, etc.) »
Quelle que soit la décision rendue ce jour, et la tournure que prendront les choses par la suite, la CGT ponctue son rapport par certaines exigences. Parmi elles, la prise en compte, dans le chiffrage du coût de l’AGO, de celui des éventuels licenciements et prises en charges liées à la mobilité professionnelle. En cas de transfert, l’organisation demande également le maintien à l’aéroport Nantes-Atlantique « d’une piste spécialisée à vocation industrielle », afin de ne pas voir les activités industrielles d’Airbus délocalisées hors de la région.
En fait, ce sont in fine les motivations-mêmes du projet qui sont questionnées. Y a-t-il véritablement des besoins spécifiques auxquels le projet d’AGO est censé répondre ? Le président de Vinci Airports lui-même admettait dans l’Express en novembre 2012 que ce transfert n’était « pas une réponse à des problèmes aéronautiques, mais un choix politique de développement du territoire ».
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