Agatha Christie, c’est une valeur sûre. J’en ai lu beaucoup plus que ceux qui sont critiqués sur ce blog tant elle a bercé mon adolescence. Elle m’avait laissé le souvenir d’être la reine du huis clos et des fausses pistes en matière de policier. Comme prévu, j’ai marché à fond ici. Ce roman a cela d’habile qu’il vous annonce d’emblée que la mécanique qui mène au crime a déjà commencé, mais également celle qui mène à sa résolution, et que tous les éléments à première vue disparates dont on nous parle sont en fait cruciaux. Et histoire qu’on ait pas mal d’éléments sous les yeux, et de bien nous embrouiller aussi, on met du temps à nous présenter les personnages, leurs histoires, leurs points de faille, avant même que le moindre meurtre ne se produise. On n’a de cesse de se demander qui va se faire tuer, et quand!
Et cela permet de soulever pas mal de psychologies assez tordues. Les méchants, les salauds, les immoraux, les victimes ne sont pas là où on les pense. Chacun vient apporter sa pierre à l’édifice non seulement du meurtre mais aussi des révélations sur une bonne société anglaise bien pensante pleine de non-dits. Le vieux juriste Mr Treves, par exemple, qui ne peut pas monter les escaliers à cause de son coeur fatigué. Le vieil ami de Kay, Ted Latimer, qui la suit comme son ombre au point qu’ils semblent plus que des amis. Thomas Royde, cousin éloigné qui a toujours été amoureux d’Audrey. Et on le sait, le meurtrier est forcément parmi les habitants de cette maison. Mais histoire de nous embrouiller un peu plus, l’identité des victimes elles-mêmes est inexplicable, tant elles ne semblent pas être celles qui ont le plus d’ennemis dans la maison. C’est un plan machiavélique qui se met en place, avec l’habileté habituelle de Mme Christie.
La note de Mélu:
Génial!
Un mot sur l’auteure: Agatha Christie (1890-1976) est une grande dame de lettres anglaises. D’autres de ses oeuvres sur Ma Bouquinerie: