J'ai reçu ce livre dans le cadres d'un partenariat avec que je tiens à remercier pour cette lecture instructive.
N'espérez pas vous débarraser des livres. Umberto Eco; Jean-Claude Carrières. entretiens menés par Jean-Philippe de Tonnac. éd. Bernard Grasset. 330 p.
Le gai savoir : rarement l'expression nietzchienne se sera aussi bien appliquée qu'à ce livre.. sur les livres ! Du payrus au fichier électronique, nous traversons 5000 ans d'histoire du livre à travers une discussion à la fois érudite et humoristique, savante et subjective, dialectique et anecdotique, curieuse et goûteuse.
On y parcourt le temps et les lieux, les personnes réelles s'y mêlent aux personnages de fiction, on y fait l'éloge de la bêtise, on y analyse la passion du collectionneur, les raisons pour lesquelles telle époque engendre des chefs-d'oeuvre, la manière dont fonctionnent la mémoire et le classement d'une bibliothèque. On y explique pourquoi les "poules ont mis un siècle pour apprendre à ne pas traverser une route" ou comment "notre connaissance du passé est due à des crétins, des imbéciles ou des adversaires".
Bref, on s'y amuse de la "furia littéraire" de deux passionnés qui nous entrainent dans leur folle farandole dont chaque tour surprend, distrait, enseigne. En cestemps d'obscurantisme galopant, c'est peut-être le plus bel hommage qui se puisse imaginer à la culture de l'esprit, et l'antidote le plus efficace au désenchantement.
Pour une fois, je trouve que la quatrième de couverture décrit assez bien l'ouvrage. Elle n'apporte pas forcément de grandes informations sur le contenu exact de l'ouvrage mais elle décrit l'état d'esprit des deux protagonistes de manière juste. J'ai mis plus de temps que je ne le pensais à lire cet opus. Déjà je ne l'emmenais pas dans les transports. J'avais besoin de concentration quand je me plongeais dans les méandres conversationnelles de Umberto Eco et Jean-Claude carrière. Ce livre connait l'avantage et l'inconvénient que je trouve aux conversations. On apprend beaucoup de choses et les deux intervenants ne semblent pas cloisonnés dans leurs propos et leurs envies. Cependant, malgré la présence de Jean Philippe Tonnac qui régulièrement redresse la barre par ses questions, les propos partent un peu dans tous les sens et même si tous les propos sont intéressants et mènent à réflexion, il est parfois difficile de tenir le cap. Il m'est arrivé de devoir relire des passages pour en voie les tenant et les aboutissant.
Je connaisais déjà Umberto Eco et ses idées. J'ai d'ailleurs raté une conférence qu'il donnait au louvre cette année. Mais je n'avais entendu parlé de Jan Claude Carrière que brièvement, et bien découvrir ses pensées et ses idées fut un plaisir. Je m'attarde rarement sur tout ce qui concerne des réflexions cinématographiques. J'ai peut être tord. Dans ce cadre, les mille manières de comparer les livres et le cinéma m'a paru un bel angle de réflexion et de discussion.
J'aurais du mal à vraiment vous résumer toutes les idées du livre et je vais prendre quelques semaines pour intégrer toutes les données. Je pense d'ailleurs revenir sur certains chapitres de manière plus poussée.
En tout cas si réfléchir un peu sur la culture, car j'ai trouvé que c'était la question de la culture qui était avant tout abordé dans cet opus, vous titille : n'hésitez pas à ouvrir ce livre et n'espérez pas vous en débarrasser avant de l'avoir fini.
Dans le même genre de lecture, je ne peux que vous conseiller les nombreux ouvrages d'Alberto Manguel. Je n'ai jamais fait de critiques de ses livres et je réalise que j'ai bien tord car c'est un auteur que j'admire et dont je peux lire et relire les livres sans la moindre hésitation.
Donc pour finir cette petite chronique, il me semble indispensable de vous mettre quelques liens et de vous donner d'autres pistes de lecture.
Pour visualiser le personnage de Jean-Claude Carrière, visitez l'
Pour d'autres lectures, hormis celles de Umberto Eco, je vous conseille de Alberto Manguel : l a bibliothèque, la nuit et une histoire de la lecture.