" Pot de colle ". À Paris, force est d'admettre que l'expression ne s'applique pas qu'aux couples neuneus, surtout si l'on est adepte des transports en commun. Heure de pointe oblige, chaque sortie de bureau vous emporte dans un rapport fusionnel (consenti ou non) avec l'ensemble de vos voisins de métro, le temps d'un trajet moins glamour que celui que vous vantent les pubs pour " s'envoyer en l'air " entre deux stations. " Pas avec n'importe qui ? " Tu parles. Un coup de coude par ci, un croche pied par là, des frottis en veux-tu en voilà : de quoi repousser les limites d'un espace vital déjà confiné dans son 20m2 parisien. Une taille coquette dont on s'accommode... jusqu'à ce qu'une tierce personne vienne l'envahir.
L'enfer commence ici. Quand cette précieuse zone de confort, aussi mince fût-elle, devient inexistante : noyée sous les bibelots et les objets volants (parfois terrestres, voire suspendus) non identifiés de votre conjoint. Du cocon à la fourmilière à merdouilles, il n'y a qu'un pas : et pour moi ce seuil est très vite franchi. Quand certains ne se sentent bien qu'en compagnie de leur moitié, j'ai toujours eu ce besoin de " prendre un bol d'air " pour souffler en savourant des instants rien qu'à moi. Sans que quiconque n'interfère dans ces petits rituels " de célibataire " : des moments de solitude où l'on se retrouve comme un gosse en l'absence des parents. Tout est permis. Même le pire. De toute manière personne n'en saura rien.
Sauf que... Si les habitudes ont la vie dure, la lassitude fait en sorte que l'on se surprend parfois à vouloir les changer brusquement. Ou du moins, les bousculer un peu. Je ne sais si c'est l'âge de raison approchant ou l'été qui rend les transports parisiens plus vivables, mais pour la première fois depuis longtemps, en poussant la porte de mon appartement, j'ai ressenti le besoin de " meubler " mon espace vital. " Vivement qu'il rentre ", me suis-je dis. À condition, bien sûr, qu'il sache se tenir suffisamment à carreau.
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