>> Rudo y Cursi, de Carlos Cuarón, sortie le 1er septembre (5/10) :
Vu il y a quelque temps déjà, ce sympathique petit film signé par le frère d'Alfonso Cuarón. Dire qu'il est inoubliable serait toutefois mentir, puisqu'il a fallu que je tombe sur l'agenda des sorties du 1 er pour me rappeler son existence, et que je mesure la pertinence d'un post sur le sujet.
Fable footbalistique et fraternelle réunissant les potos Gael et Diego, aussi prévisible qu'un une-deux entre Gignac et Abidal (mais nettement plus avenante), Rudo y Cursi réussit l'exploit de ne presque jamais nous montrer ce qui se passe sur le terrain ; certes, on arguera que c'est un parti-pris, mais c'est ça aussi de prendre des acteurs qui ont les pieds carrés pour jouer les Messi, et cela a ravivé quelques souvenirs du très bof Taking Woodstock d'Ang Lee : au bout d'un moment, cette volonté de ne pas nous montrer ce autour de quoi tout gravite, de faire parader l'ellipse ou la suggestion, c'est un peu frustrant pour le spectateur. Tout est toujours question d'à-propos : ne pas montrer, c'est parfois aussi vain (et beaucoup moins cinématographique) que de tout montrer - avec en sus le risque de faire cache-misère.
Bref, Carlos, c'est résolument pas Alfonso, et on aurait pu espérer un peu plus marquant pour la première prod de la dream team mexicaine (réunissant Del Toro et donc Cuarón Alfonso, au sein de Cha Cha Chá, vraiment une histoire de famille tout ça ; et le fait est que j'aime bien cette famille-là). Gentille satire bâtie autour du thème éternel des frères rivaux, ce qui vous situe un peu la limite (et le paradoxe) du truc, on se dit que le film aurait gagné à se montrer un tant soit peu plus corrosif (mais je dois être cynique).
5/10, ça me paraît équitable. Pas envie d'être méchant avec avec un film sympa. Et puis comparé à , Rudo y Cursi, c'est La Soif du mal...