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Vader (Père), par Peeping Tom, au Théâtre de la Ville, à Paris

Publié le 16 juillet 2015 par Onarretetout

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Voir quelqu’un, oui on peut… mais rien ne se passe selon l’usage. Le sac se rebiffe, retirer un manteau exige des contorsions invraisemblables, attendre ouvre des portes, et on assiste impuissant au balayage de la moquette rouge. Nous sommes dans une maison de retraite, au sous-sol sans doute, dans une salle commune, une sorte de cabaret, d’antichambre, où on sert la soupe et la musique. Indifférence, méchanceté, admiration, jalousie, séduction, tout ce qui est humain s’y joue : des corps dansent admirablement, des voix chantent avec plaisir, et chacun est dans sa bulle, le regard tourné vers la scène, ou vers les vitres là-haut, ailleurs. Soulevez le rire, vous trouverez des solitudes. Celle de Léo soudain revigoré par l’idée de « trouver une copine », celle de Simon dans un dialogue impossible avec ses enfants…

Des souvenirs d’une autre pièce (de Roméo Castellucci) vue dans cette même salle du Théâtre de la Ville se superposent parfois à ce que je vois sur la scène : les gestes de la vieillesse, le désespoir, la tristesse et la mort. Pourtant, on rit, on s’étonne, on est vivant. Le balai au très long manche qui passe au-dessus des têtes des spectateurs nous fait lever les yeux, et espérer, ou regretter, peut-être.

Photo du site de la Compagnie © Herman Sorgeloos


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