Baptisée SmartDeposit, la nouvelle option mise en œuvre par la startup – décidément hyperactive – peut sembler bien modeste, en vérité. En effet, elle permet simplement à l'utilisateur de connecter son compte courant à la plate-forme et de lui associer des règles de transfert programmé (notamment le solde minimal à conserver). Dès lors, l'excédent de trésorerie qui sommeille à la banque va régulièrement être prélevé et investi dans son portefeuille personnalisé, automatiquement et en toute sécurité.
Pour l'investisseur, cela représente en quelque sorte l'apogée de la promesse originelle de Betterment, qui est de faire fructifier ses économies avec confiance et sans effort. Difficile ici de faire plus transparent, après la configuration initiale ! En même temps, pour la jeune pousse, la motivation est claire : il s'agit de pousser ses presque 100 000 clients à faire croître leur portefeuille en les incitant à lui confier une part toujours plus importante de leur patrimoine et, ainsi, développer son volume d'activité et ses revenus.
En comparaison des applications d'épargne automatique que je citais en introduction (je pense, par exemple, à celle de Digit), Betterment nous laisse finalement un peu sur notre faim (je sais que j'exagère, mais tout de même !). Plutôt que de laisser l'utilisateur définir lui-même les règles de gestion de ses dépôts, pourquoi ne pas suggérer un mode automatique, adapté à son comportement habituel (identifié à travers ses comptes) et établi en fonction de ses objectifs (précisés lors de la constitution de son portefeuille) ? Optimisation et simplicité atteindraient alors vraiment les sommets !
En synthèse, si SmartDeposit est, pour l'instant, une petite avancée grâce à laquelle Betterment aligne son offre sur les standards des institutions financières (en matière d'accès aux comptes), elle pourrait également représenter, à terme, une opportunité supplémentaire de différenciation, au bénéfice de ses clients et de l'optimisation de leur stratégie d'investissement. Dans cette hypothèse, contrôlant à la fois leur portefeuille et leurs liquidités, toujours au plus juste grâce à une analyse de données de pointe, la startup deviendrait alors doublement menaçante pour les acteurs historiques…