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Omar Sharif nous a quittés ce 10 juillet 2015, au Caire. D’origine syro-libanaise, Omar Sharif, de son vrai nom Michael Shaloub, a passé son enfance dans une famille aisée de confession catholique. Son père, marchand de bois précieux aurait aimé le voir lui succéder. Mais, après cinq ans dans l’entreprise paternelle, il décide de partir étudier le métier d’acteur à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art de Londres. Sa carrière démarrera vraiment en 1954 lorsque Youssef Chabine, compatriote cinéaste, lui offre un rôle dans Ciel d’Enfer et son premier grand rôle dans Les Eaux noires. C’est en tournant ce film qu’il rencontre la femme de sa vie, la star égyptienne Faten Hamama. Il l’épousera et elle lui donnera un fils, Tarek, en 1957. Mais la célébrité fera du tort à ce couple mythique et le divorce se prononcera en 1968. Car Omar devient une vedette en tournant dans plus de vingt-six films égyptiens. Il atteint l’apogée de sa gloire en interprétant le rôle du prince Ali Ibn Kharish dansLawrence d’Arabie(1963) de David Lean. Sa carrière internationale en marche, il s’installe à Hollywood où il signe un contrat de sept ans avec les studios hollywoodiens de Columbia Pictures. Il va alors connaître un triomphe mondial pour son interprétation du médecin poète dans le filmDocteur Jivago pour lequel il obtiendra un second Golden Globe Award du meilleur acteur. Il jouera alors dans plus de soixante films américains et français aux côtés de nombreuses pointures du cinéma : Catherine Deneuve (Mayerling, 1968), Jean-Paul Belmondo (Le Casse, 1971), Barbra Streisand (Funny Girl, 1968)... Il sera récompensé par un césar du meilleur acteur en 2004 et nominé aux Golden Globe Award du meilleur film étranger grâce à son rôle dansMonsieur Ibrahim ou les fleurs du Corande François Dupeyron. Passionné de chevaux et de courses hippiques il cassera un peu son image en faisant de la publicité pour tiercé magazine. Il était, par ailleurs, un excellent joueur de bridge et avait été, dans cette discipline, vice-champion d’Europe Senior par équipe en 1999, à Malte, avec l’équipe de France.
Mais la camarde a remporté tous les plis à la suite de longues enchères qui auront brouillé sa mémoire. Atteint de la maladie d’Alzheimer Omar s’en est allé, nous laissant son ténébreux sourire à jamais gravé sur longs phylactères de l’odyssée cinématographique. Omar a fini par cueillir Dans les éthers de sa mémoire Les fleurs du Coran sous l'Hégire D'éternité libératoire.
Des vastes immensités sableuses Il a quitté la plénitude Au fil des dunes aventureuses En ces déserts d’incertitude
En la blancheur des nuits neigeuses Le doux sourire de Jivago S’est effacé en douloureuses Étrangetés de trémolos.
Dans les eaux noires de son déclin Que troublaient quelques chevaux blancs Les vagues en écumes de crin Auront bercé son cœur d’amant
Il étreint l’île mystérieuse Parmi les cavaliers du ciel Troublant nos âmes silencieuses De féeries immatérielles
Mille felouques, au long du Nil Dans le sillage de son ombre Naviguent au souffle de l’exil Les voiles empesées de pénombre
Le ténébreux jongleur d’humour En son ultime révérence Fait du voyage sans retour Quelque lacrymale romance
Le Caire referme doucement Dans la discrète sépulture L’incomparable flamboyant D’un cinéma de l’aventure
Sans se défausser la camarde A l’apogée de ses enchères Aura vaincu, levées gaillardes L’ouvreur et sa blanche crinière…
Il reste un parfum de mystère Dans le secret de Mayerling Les rides blondes du désert Ou l’élégance d’un smoking
Comme un charme indéfinissable Baigné de méditerranée L’éclat d’une rose de sable Nimbée d’universalité.