Les conditions météorologiques exceptionnelles du mois de mai et de ce début de mois de juin on rendu la montagne beaucoup, beaucoup trop dangereuse pour le bon déroulement de La traversée des rêves.
Les deux alpinistes, Ludovic et Serge, sont redescendu hier. Et attendent (im)patiemment la fin du délire météorologique. Petit récits du support logistique des trois jours de course effectués et des conditions rencontrées par les ravitailleurs...
Le doute a commencé à s'installer lundi soir quand vers 17h30 je suis allé retrouver Clio, Amandine et l'équipe de Syllys-Design, toujours prêts à s'investir dans des projets passionnants, qui restaient au Quartier Général de la Traversée des Rêves pour assurer la logistique du projet durant sa partie "alpinisme".
Une météo épouvantable pour tous
Ce sont les même que ceux du jour. D'ailleurs, ils arrivent peu de temps après moi. Et ce qu'ils racontent me fait froid dans le dos : pour accéder au point de ravitaillement prévu, à 2670m d'altitude, il a fallu aller en montagne, dans les nuages, sans aucun point de repère visuel. Comment ont-ils fait ? Comme seuls outils de navigation, ils avaient une carte IGN au 1/25.000ème, un altimètre, et un GPS... Et c'est tout.
Il m'est arrivé, rarement mais c'est arrivé, seul en montagne et dans des conditions parfaites de visibilité, de faire des écarts de 200-300m malgré le fait d'avoir une bonne carte et de savoir la lire ! Ce qu'ils ont fait est incroyable ! Imaginez les alpinistes !
On comprend tout de suite que c'est dangereux pour tous le monde : alpinistes, mais aussi ravitailleurs... dont les alpinistes dépendent...
Environ 1 heure après, Clio reçoit un email de Ludovic (envoyé grâce à leur système satellite) qui dit, en substance, que les panneaux solaires portatifs qui servent à recharger les batteries de leur système de communication n'ont pas pu recharger suffisamment les batteries aujourd'hui, et qu'ils les économiseront pour le reste de la journée.
Waou... On se regarde...
Quelque minutes plus tard, un guide appelle Clio pour lui dire que les ravitailleurs devront d'ici 2 jours maximum passer dans des secteurs avalancheux. Or, les conditions de montagne sont excécrables : il est tombé de la neige en grande quantité ces derniers jours au-dessus de 2300m, il y a des coulées de neige partout, en grandes quantités, les roches, détrempées, sont très friables... La montagne est ultra-dangereuse. C'est le cauchemard. Le guide nous dit que dans 2 jours tout au plus, il sera impossible ou inconscient de continuer...
La nuit passe. Au moins, tout le monde est en sécurité.
Les demi-surprises
J'apprends à 15h que les deux alpinistes ont décidé de redescendre. Il y a beaucoup de monde à avertir, je n'en sais pas plus. On verra plus tard.
Il y a des fois où le caractère exceptionnel des choses fait que l'on doive reculer. La Traversée des Rêves fait face à ce genre de situation, et c'est le seul choix de la vie qui a dû dicter la décision qui a été prise.
Suite de la Traversée des rêves : 15 juin
La Traversée des Rêves n'est pas abandonnée : elle reprendra le 15 juin prochain, là où elle s'est arrêtée. C'est finalement, compte-tenu des conditions météorologiques incroyables, la meilleure chose à faire. Pour tout dire, ca fera certainement un paysage encore plus magnifique que prévu. Qu'on se le dise : il faut presque en être heureux.
Evidemment, je ne manquerais pas de vous informer de sa reprise...