Nous sommes à Marcilly-le Chatel. Il y a donc forcément un château. Datant du XIIème siècle, il a été
construit sur un pic volcanique.
Le basalte est riche en fer et autres minéraux. On trouve aussi de l'olivine incrustée dans la roche (les petites taches vertes). C'est le premier élément à se dégrader, laissant place alors à des petits trous.
Une parcelle d'arène granitique accueille le Viognier et le Pinot gris (clin d'oeil aux origines alsaciennes de Jacky Logel). Les deux occupent la même surface. On les reconnaît facilement à leur feuillage, et à la forme des grappes.
ViognierPinot gris
Ici pas besoin de laisser un rang sur deux enherbés, car un tracteur peut passer même un lendemain de pluie. Lorsque les vignes seront un peu plus âgées et installées profondément dans le sol, on pourra envisager de laisser de l'herbe pour faire de la concurrence.
Nous somme sur la parcelle du Rézinet qui permet de produire la cuvée des Gourmets. Elle est un peu plus argileuse que la précédente sans l'être autant que la première. Le laps de temps pour la travailler est donc un peu grand, mais il faut tout de même être vigilent.
La parcelle des vignes en lyre a été plantée à titre expérimental dans les années 1980, en collaboration avec le SICAREX (centre de recherche du Beaujolais). Comme il s'agissait de faire des comparatifs, les rangs "droits" alternent avec les rangs en lyre. Cette taille oblige a réduire le nombre de pieds par hectare (3000 au lieu de 4500), ce qui nécessite de faire un plus gros rendement par cep. Du coup, on tire plus sur chacun pour avoir un rendement équivalent. Par ailleurs, de par leur configuration, il est impossible de passer l'outil intercep (l'herbe est fauchée à la débroussailleuse). La concurrence est donc plus importante.
Les pieds ont tendance à s'épuiser et à produire des grappes de plus en plus petites. Les rendements baissent mais la qualité augmente, avec un rapport peau/jus plus important. D'où l'idée d'en faire une cuvée à part, la première vinifiée par Maxime : Apprendre à lyres.
Passons à la dégustation. Elle s'est faite en deux temps. Quelques blancs avant le repas. Les rouges quelques heures plus tard. En effet, le midi, Jacky m'a amené à Bussy-Allbieux pour manger à une Boulangerie/table d'hôtes/maison d'hôtes qui a redonné vie au village. Mais je ferai un article spécifique à son sujet.
Pierrelune 2014 (Pinot gris): nez sur l'abricot avec une touche fumée. Bouche ronde, fraîche légèrement perlante. Finale nette, salivante.
Pinot gris en vendange tardive 2014 (toujours en fermenation...) : nez discret, avec des notes fermentaires. Bouche plus intense, plus tonique, déjà harmonieuse. Les 75 g de sucres résiduels sont à peine perceptibles en finale.
Et puis deux cuvées expérimentales à partir de cépages pas vraiment locaux. Les raisins ont été cueillis dans les deux cas à 8,5 ° et augmentés de 2° par chaptalisation (là aussi, dispo en septembre)
Malbec 2014 : nez à fond sur la crème de cassis. Bouche ronde, fruitée, très gourmande, avec des tannins soyeux. Finale très fraîche, sans aucune dureté. Jacky m'en avait donné une bouteille pour que je la partage avec mes amis stéphanois. Ils ont tous beaucoup apprécié !
Syrah 2014 : nez sur la cerise noire et le poivre. Bouche plus tendue, avec une matière veloutée, friande. Finale bien épicée, tonique. Ca ne ressemble à aucune Syrah connue, et ce n'est pas pour me déplaire...