L'Irak a sollicité mardi le soutien militaire "permanent" de la Turquie
voisine afin d'obtenir des résultats tangibles dans la lutte contre les
jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui occupent d'importants pans
des territoires irakien et syrien.
"La présence de Daech (acronyme arabe du groupe EI) constitue une
menace non seulement pour l'Irak mais aussi pour tous les Etats de la
région et la Turquie", a déclaré le ministre irakien des Affaires
étrangères Ibrahim al-Jaafari à l'issue d'un entretien avec son collègue
turc Mevlüt Cavusoglu à Ankara.
"Nous attendons un soutien militaire permanent (...) de notre pays
frère la Turquie", a-t-il ajouté, "la coopération est bénéfique à tout
le monde".
Les pays occidentaux reprochent régulièrement au gouvernement
islamo-conservateur d'Ankara sa neutralité, voire sa complaisance,
vis-à-vis des organisations radicales en guerre contre le régime du
président syrien Bachar el-Assad, dont l'EI. La Turquie a toujours
démenti ces allégations mais elle a jusque-là refusé de prendre part à
la coalition militaire antijihadiste dirigée par les Etats-Unis.
Le chef de la diplomatie turque a rappelé mardi les efforts déjà
consentis par son pays au profit de l'Irak. "Nous avons déjà entraîné
plus de 1.600 +peshmergas+ (les combattants kurdes d'Irak) et nous avons
aussi fourni à Bagdad de l'aide militaire", a déclaré M. Cavusoglu
devant son hôte.
"Nous continuerons à aider l'Irak dans sa lutte contre Daech, de
façon à ce que l'Irak se débarrasse de la menace exercée par Daech",
a-t-il ajouté.
La Turquie constitue le principal point de passage des jihadistes vers la Syrie.
Elle a récemment renforcé ses effectifs militaires le long de sa
frontière avec la Syrie et mené plusieurs opérations de police, très
médiatisées, pour démanteler des filières qui facilitent le passage des
recrues jihadistes de son territoire vers la Syrie.
Source : Lorientlejour