Titre : Un homme, ça ne pleure pas
Edition : Fayard éditions (éditions HIBR pour l’Algérie)
Date: 03 janvier 2014
Quatrième de couverture: « Né à Nice de parents algériens, Mourad voudrait se forger un destin.Son pire cauchemar : devenir un vieux garçon obèse aux cheveux poivre et sel, nourri à base d’huile de friture par sa mère. Pour éviter d’en arriver là, il lui faudra se défaire d’un héritage familial pesant. Mais est-ce vraiment dans la rupture qu’on devient pleinement soi-même ? Dès son premier roman (Kiffe kiffe demain, 2004), Faïza Guène s’est imposée comme une des voix les plus originales de la littérature française contemporaine. »
C’est au sortir de l’adolescence que j’ai découvert cette jeune auteure française, qui, elle aussi vivait la même période que moi. Nous avons quasi le même âge et mon admiration n’en fut que plus grande. Après son premier très réussi Kif Kif demain, et aussi Du rêve pour les oufs, Faïza Guène tente avec succès dans un texte que je pourrais qualifier de plus sérieux. Déjà, on sent bien une certaine maturité, de l’expérience et une bonne maitrise de l’écriture. Mais aussi, une gravité dans le sujet et la manière de l’aborder.
Les origines maghrébines sont toujours présentes dans ce qui constitue désormais l’œuvre de Faïza Guène, et posent le problème de l’intégration de cette minorité (entre autres) dans la société française, cette société post-sarkoziste, empêtrée dans des questionnements d’identité nationale. Et ces questions identitaires ne font pas qu’embrouiller la France (comme société en général), elles se posent, dans le livre, au sein d’une cellule plus petite, familiale, et cela est peut être plus légitime, moins politiques et plus sociétal et culturel. Le débat à travers ce prisme a selon moi, et peut être l’auteure aussi, plus d’intérêt.
Le personnage principal du roman est un garçon qui se cherche lui même, plus à se définir personnellement, qu’à chercher de se trouver une place, sympathique, un peu effacé, complètement anti-héros. Modeste, ses pérégrinations le mènent dans différentes situations normales de la vie, inédites pour lui, qui a quitté assez tardivement la maison familiale et sa maman poule. Si ses parents sont un peu clichés, ce n’est que pour gagner en réalisme.
Roman touchant, auteure plus que prometteur, Faïza Guène gagne une fois de plus ma sympathie et un lecteur de toute façon depuis longtemps acquis.
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