Valeur d'une vie

Deuxième chapitre

" Pour mettre en valeur le globe terrestre, il faut d'abord mettre l'homme en valeur. "

Certes, ce qu'affirme Anatole France est plein de sens, encore faut-il définir le terme " valeur ". Estimer la valeur d'une chose introduit une notion de mesure, donc d'unité, or le modèle de l'étalon de l'un n'est pas le même que celui de l'autre.

" Aujourd'hui les gens connaissent le prix de tout et la valeur de rien. "

Ce que disait hier Oscar Wilde prend tout son éclat dans le contexte de domination tyrannique de l'économie d'aujourd'hui.

Dans une administration préservatrice mondialisée de la fortune, l'on cherche partout à mesurer l'économie d'argent sous toutes ses formes, dans tous les domaines, y compris celui de la vie, alors que les valeurs de la vie sont incommensurables. Par exemple, l'on chiffre la valeur travail des abeilles menacées de disparition.

La vie n'a pas de prix, tout naturellement elle est ; dans le cas contraire, ce n'est que mort. Isolée du monde du vivant, la valeur de l'homme ne vaut strictement rien.

L'objectif des hommes est d'obtenir au nom de la protection de l'humanité, le meilleur rendement en utilisant toutes les ressources. Or toutes ces ressources sont aux mains d'une poignée d'hommes qui possèdent à eux seuls de la majorité.

OXFAM, une ONG, publie au début 2015, une étude consultable en ligne, dénonce les inégalités dans le partage des richesses :

" 1 % des plus riches détiennent à eux seuls 50 % du patrimoine mondial. "

Comme le disait Léon Tolstoï, l'argent est une nouvelle forme d'esclavage, et les 99 % restants sont les esclaves qui se contentent des restes de ces chiens enragés qui rognée notre planète jusqu'à l'os.

Ces os, peut-être ceux d'éléphants, de rhinocéros, dont ils auront commandité l'abattage pour leur ivoire, leur cornes, qu'ils achètent à prix d'or !

" 80 % de la population mondiale n'a que 5,5 % des richesses. "

Une autre étude réalisée à partir de données fournies par le Crédit Suisse indique que la richesse cumulée des 1 % les plus riches de la planète dépassera bientôt celle détenue par les 99 % restants.

" Consentir à autrui le pouvoir de ... se croire si au-dessus de tout qu'on puisse décider du prix de telle ou telle vie, c'est quitter toute dignité et laisser le mal devenir une valeur. "

Oui c'est là est que le mal se cache. Les hommes qui gouvernent le Monde masquent par de beaux discours la réalité, trompent les personnes qu'ils soumettent à leur autorité.

Jean Guéhenno écrivait que " la valeur de toute société, de tout être humain, se mesure à la qualité de ses rêves. " or la qualité des rêves servis actuellement est si médiocre qu'ils perdent toute crédibilité.

La société des hommes a instauré une condition de déchéance dans laquelle il y a rejet de l'être vivant ; c'est là la cause principale de tous les maux de la planète.

Très justement, Friedrich Wilhelm Nietzsche affirmait :

" Ce qui se paie n'a guère de valeur ; voilà la croyance que je cracherai au visage des esprits mercantiles. "

Viviane Forrester a dénoncé dans son ouvrage " l'horreur de l'économie " la rentabilité et la tyrannie du profit à contre-pied de l'idéologie libérale prônée par la politique qui décide aux seuls impératifs de productivité, de rentabilité, de consommation, dans un but de développement infernal des activités humaines.

L'ampleur du désastre humain laisse les individus dans une torpeur où ils sont devenus étrangers aux désordres qui les entourent. Tant que le monde ne nuit à leurs conditions de vie, la cupidité et l'égoïsme l'emporteront.

Le pouvoir arbitraire et absolu de l'argent est la source de la plus odieuse et insupportable tyrannie qui poussent les hommes au meurtre.

Nous sommes dans une ère de domination tyrannique de l'économie, et je crains que la leçon ne soit pas entendue.

Conclusion avec Albert Einstein :

" La valeur d'un homme tient dans sa capacité à donner et non dans sa capacité à recevoir. "