Collection couture Antonio Ortega 2015-1016: un détournement audacieux des accesoires

Publié le 14 juillet 2015 par Pascal Iakovou @luxsure

C’est dans la partie « underground » du palais de Tokyo, que s’est déroulé le défilé automne-hiver 2015-2016 d’Antonio Ortega. Dans une ambiance crépusculaire, une scénographie brumeuse non -conventionnelle qu’ apparaissent les modèles de cette collection nommée MUMMIFIC. Le Mystère semble être le mot-clé de cette collection. Un hommage aux mystères féminins, aux mystères de la couture, où des matières et des découpes inattendues se rencontrent et livrent des modèles de légendes.

Des mannequins, il ne reste plus que des visages, des figures entourées, enveloppées dans un vêtement qui s’empare du corps entier. Des justes au corps qui configurent les silhouettes en toile de couleur, ou le créateur a apposé des shorts, des jupes, des tailleurs ou encore de pantalons, soit des pièces classiques. Pour autant il n’y a rien de classique dans les silhouettes de cette collection. Les pièces sont détournées et les volumes viennent encadrer les visages. En effet les épaules et bustes sont redessinées par des jeux de sculpture avec des écharpes et des tricots, des accessoires dont les pouvoirs nous était encore inavoués.











Créateur visionnaire, Anthony Ortega nous révèle le potentiel subversif d’accessoires qui ont été formatés par le quotidien. A l’abri des idées reçues, il combine satins, lainages, tulles , lurex et chenilles sans avoir peur des conventions. Et rien ne paraît si étrange : la symbiose opère. La couture d’Ortega est une sorte de couture de l’underground, car c’est dans les contre-courants que la réappropriation d’éléments communs, devenus invisible prend un sens nouveau. C’est un geste novateur, que de parvenir à voir autrement , là où tout le monde pense déjà avoir tout vu.

Cela donne envie de porter avec désinvolture une écharpe autour de ses épaules, de se laisser éprendre dans une sensualité de laine, à tous les mystères de la femme Ortega.

Crédits photo : Pierre Sénard