Terminator Genisys, on va se le dire, c’était meilleur dans le temps de Peter Gabriel. C’est pourquoi je propose de retourner dans le passé et de nous pencher sur le film qui a lancé la série.
Quoique… Tant qu’à voyager dans le temps, on pourrait aussi aller tuer Hitler… Ha, tant pis! On fera ça après. Pour l’instant, penchons nous sur Terminator 1.
TITRE
The Terminator
TITRES ALTERNATIFS
Terminateur ou
Le film avec «I’ll be back» dedans
PAYS D’ORIGINE :
États-Unis
DATE DE SORTIE :
1984, soit 30 ans avant que les synthétiseurs de la trame sonore ne soient au sommet de leur popularité
Synopsis
Deux nudistes du futur voyagent dans le passé. Un pour tuer quelqu’un, l’autre pour coucher avec la mère de son meilleur ami. Bref, c’est comme Y Tu Mamá También, mais avec des fusils et des robots.
Mais encore?
Personnellement, je crois que le jour où la machine va devenir plus intelligente que ses créateurs, elle va en même temps devenir super blasée. Je crois que la machine consciente va passer ses journées à binge watcher de façon ironique des séries de marde sur Netflix.
Les auteurs de science-fiction, eux, sont plutôt persuadés que la machine va vouloir tuer tout le monde. Terminator n’y fait pas exception.
Dans le futur (le vrai futur, pas celui de 2015 de Retour vers le Futur 2), les machines ont tenté d’éradiquer l’humanité avec des bombes atomiques. Malgré leurs enfants difformes et leurs cancers incurables, les survivants humains de l’holocauste nucléaire tiennent tête aux robots et sont même sur le point de gagner.
La résistance est dirigée par un homme si important qu’on ne le voit pas dans le film : John Connor.
Un robot avec un accent autrichien est envoyé dans le passé pour tuer la mère de John Connor avant même que celui-ci ne naisse. Ce robot, le T-800, c’est Arnold Schwarzenegger, qui peut enfin montrer l’étendue de sa palette de comédien, allant de «bouger machinalement» à «se tenir droit comme un robot».
Par un seul regard, un grand acteur peut transmettre 1 000 émotions, 1 000 idées, 1 000 intentions. Dans sa première scène, le regard Arnold ne transmet qu’un seul message : «Je ne suis pas un grand acteur».
Même le langage corporel d’Arnold a un accent autrichien.
Il est expliqué que seules les matières organiques peuvent voyager dans le temps. C’est pourquoi Arnold est nu quand il débarque. Mais, le T-800 étant un robot recouvert de chair, ce qu’on veut vraiment dire, c’est que seuls les objets recouverts de matière organique peuvent passer le portail temporel.
On aurait donc pu envoyer avec le T-800 un petit baise-en-ville enveloppé dans de la chair. Un genre de sacoche en peau et en gras contenant, qui gros fusil qui lance des lasers en faisant «Piou! Piou!», qui une bombe nucléaire, qui des vêtements.
Mais non. On laisse Arnold tout nu et il est obligé de voler les vêtements de trois bums tout droit sortis du plateau de Watatatow. Pas forte, l’intelligence artificielle.
À droite, on reconnaît le grand Chicoine.
Habillé comme Johnny 5 à la fin du deuxième Cœur Circuit, le T-800 part à la recherche de Sarah Connor (Linda Hamilton). Comme il y en a plusieurs dans le bottin, il entreprend de toutes les tuer. Si l’histoire se déroulait à Chicoutimi, avec une Sarah Tremblay, le film aurait duré quatre heures.
Mais Arnold et son chest imberbe (les poils non plus ne peuvent pas voyager dans le temps?) ne sont pas les seuls à être passés dans le portail temporel. Kyle Reese (Michæl Biehn) aussi.
Si le T-800 est fait de métal à l’intérieur et de chair à l’extérieur, Reese, lui, est fait de beurre d’arachides à l’intérieur et de chocolat à l’extérieur. Du moins, c’est mon hypothèse. Le film préfère le présenter comme un humain dont la mission est de protéger Sarah Connor.
Reese est un gros fan de John Connor. C’est son idole. Il a un t-shirt de John Connor, un bobblehead de John Connor, un tatou de John Connor sur la fesse gauche et tous les albums de John Connor, même le bootleg de son spectacle à l’auditorium de Verdun en 1996.
Officiellement, c’est pour ça qu’il a accepté la mission d’aller sauver la mère de Saint-John Connor. Mais au fil de l’histoire, il révèle à Sarah qu’en fait, il est tombé amoureux d’elle à force de regarder compulsivement une vieille photo de sa face. Le genre de truc creepy que Summer Glau entend à chaque Comic-Con.
Parce que James Cameron est meilleur pour écrire des robots que des êtres humains avec des émotions normales, Sarah est immédiatement prise de l’envie de faire l’amour à son stalker du futur. Et c’est ainsi que – *Pam Pam Paaaaaaam* – Reese devient le père de John Connor!
Les deux tourtereaux passent le film à fuir T-800 et la police, pendant qu’Arnold se promène à gauche et à droite en attendant de dire sa catchprase. On apprend en cours de route que le T-800 voit tout autour de lui comme dans un Virtual Boy. Pas étonnant qu’il ait envie de tuer tout le monde!
Au long du film, le Terminator se fait tirer dessus, il a un accident de voiture, on fait exploser son camion et on le fait exploser lui-même, mais rien n’y fait : il est aussi indestructible que Janine Sutto.
Il est tout de même tué par Sarah, qui l’écrase avec la presse hydraulique d’une usine parce qu’elle n’a jamais vu les pubs de la CSST avec Claude Legault.
Quelques mois passent, Sarah, enceinte (*Pam Pam Paaaaaaam*), est en route vers le Sud. En conduisant, elle enregistre dans un micro ce qu’elle sait du futur et de celui de son enfant.
Tout est bien qui finit bien. Ou «qui commence bien», puisqu’on est dans le passé? Pas simple, le voyage dans le temps. D’ailleurs, parlons-en!
Jasons voyage dans le temps
Le premier film de la série Terminator ne croit pas au libre arbitre.
La seule raison pour laquelle John Connor existe, c’est qu’il a envoyé son propre père dans le passé. Sans Reese qui voyage dans le passé, John n’existe pas. Si John n’existe pas, Reese ne voyage pas dans le passé.
Et John a pu envoyer Reese dans le passé parce que sa mère l’a entraîné afin de lui permettre de devenir chef de la résistance parce que Reese a voyagé dans le passé pour lui dire que John allait devenir chef de la résistance et l’envoyer dans le passé.
Ce qui est arrivé dans le passé est donc toujours arrivé, ce qui arrive en ce moment est ce qui devait toujours arriver et ce qui va arriver dans le futur est déjà déterminé.
Je n’ai pas encore vu les autres films, mais je suis certain que cette règle va toujours être respectée et que John Connor, qui a sans doute pensé à ça déjà, va être dépeint comme un homme dépressif, ne voyant de raison de continuer à vivre s’il ne peut même pas vraiment choisir par lui-même quelle paire de bobettes il va mettre demain matin.
Essaye pas, le film. Ça ne marche pas ton affaire.
Note finale : 4 paradoxes temporels sur 5
Les films de science-fiction des années 1980 ne vieillissent pas toujours bien, et leurs effets spéciaux non plus. En voilà un qui y arrive.
Vous devriez le voir, et vite, parce que selon Bill Gates, Stephen Hawking et Elon Musk, il ne nous reste plus beaucoup de temps avant qu’une intelligence artificielle décide qu’on mérite de mourir.
Voir T1 m’aura donné envie de regarder et d’écrire sur le reste de la série, alors, comme on dit :