Fête de la communauté flamande, tu payes ton parking ou non?
Allez 50 ct., pour avoir un ticket souvenir!
Avec l'Atomium face à toi, tu te diriges vers le rendez-vous annuel dans le Groentheater bruxellois, édition 39 de Brosella!
Des nouveautés?
Jawohl.
Les loges des artistes ont été déménagées dans le théâtre américain, quel est l'avenir de ces locaux mythiques quittés par la VRT?
Une extension de l'AB...pas sûr!
La buvette et les échoppes bouffe ont été regroupées et établies sur du béton, fini de patauger dans la boue.
Le bracelet de soutien se vend à 5€, il te permet d'acheter les jetons de consommations à prix réduit.
Dernière innovation: un soleil radieux et des t° méditérranéennes!
Sinon toujours autant de mains à serrer: Hedwige, Guy, Rikske, des habitués de Toogenblik, Dani l'épouse de feu Derrol Adams,des anciennes conquêtes...
Guy, c'est bien beau de siroter des Palms mais Lolomis vient d'ouvrir le bal, au pas de course vers la Theatre Stage.
C'est au dernier Propulse que tu fais la connaissance de Lolomis, Stélios Lazarou (un arsenal de flûtes) Louis Delignon (percussions), Elodie Messmer (harpe, fiddle), Romane Claudel-Ferragui (voix) avaient, à l'époque, séduit la Rotonde grâce à leur world/folk aussi coloré qu'audacieux, voire délirant.
En cette fin de sieste, c'est Brosella qui va succomber aux charmes de cette joyeuse bande.
Le groupe prépare un successeur à ' Balkan Pulse' et proposera quelques nouvelles plages.
Le tour du monde débute, quoi de plus normal, en Grèce avec le chant funéraire 'Posna' que tu es prié de ne pas confondre avec le Posna Sarma qu'on te sert chez tous les Grecs authentiques, pas dans les gargotes pour touriste où on te fourgue du mezze caoutchouteux.
T'es pas surpris, t'avais déjà goûté à la recette, les bleus, par contre, s'étonnent de ce mix fougueux d'éléments folk traditionnels et de dancehall beats.
En route vers la Finlande avec ' Käppee', l'histoire d'un tombeur dont veulent se venger les vieilles femmes du village.
Le slam brasillant de Romane et la virtuosité de ses comparses décident de premiers danseurs à affronter l'astre brûlant pour s'agiter face à la scène.
'Niška Banja' célèbre la fête de l'alcool en Serbie ou Croatie, Elodie a troqué la harpe pour un violon.
Tu dis, Aleksandar?
J'ai même rencontré des tziganes heureux.
Les Sioux sous l'influence de l'alcool étaient également béats.
Enchaînement sur une suite démarrant sur un tempo largo, 'Romano Horo'/ 'Romano Radio'.
La mélopée, avec un violon joué en arpèges, soutenu par une flûte sombre et des battements discrets sur un darbuka, fait place à de sensuelles vocalises orientales, avant d'entendre la voix puissante de Miss Claudel-Ferragui partir en ragga acrobatique.
C'est Stélios qui attire tous les regards pendant l'agité et ethnique 'To Diko Mou Paploma', souffler dans deux flûtes à la fois tient de la performance.
On n'a pas trouvé de traduction pour 'Kalejaka', tant pis qu'alea jacta est, comme le disait Jules.
Hennissements, croassements, craillements, elle est déchaînée, la nana!
Pour John Wayne, un ethno electro groove purulent: 'Naci En Alamo' suivi par le récitatif 'Drama Köprüsü', dominé par les sonorités caractéristiques de la harpe avant de voir la chanteuse s'emparer d'un mégaphone pour souligner son discours.
Au répertoire de Taraf de Haddouks le virevoltant 'Dumbala Dumba' est prévu pour le nouvel album.
'Nakka Mukka' bourdon lancinant, rire sardonique, épisode haletant et ' Amari', un raggamuffin magyar, achèvent ce trip exaltant.
Pas de bis et pourtant Lolomis avait encore droit à 15' de set.
En route vers la Palm Hop Select Stage où un Henri VdB en veine poétique annonce, please, welcome April (Verch) in July.
April Verch qui se tape un aller-retour Ontario/Zaventem/Ontario pour participer au Brosella.
We love Belgium, le chocolat, la bière et le spéculoos.
Sur scène: April Verch ( chanteuse, violoniste et claquettiste) et deux musiciens talentueux: Cody Walters (double bass - banjo 'claw hammer', voice) et Hayes Griffin (guitare, mandoline, voice).
A l'ancienne, ils se partagent un seul micro.
Tu lui donnes 25 ans à April, lunettes maîtresse d'école, sourire lumineux et espiègleries candides, mais la madame a déjà enregistré plus de dix albums, le dernier en date, The Newpart (2015).
Démarrage en force avec le traditional bluegrass fiddle tune 'Belle Election' , violon énervé, guitare furieuse et premier numéro de tap dancing à faire rougir Fred Astaire.
Tout le monde a pigé que ce show sortira de l'ordinaire.
Le fougueux ' Hells Springs' permet aux Amerloques barbus de se défouler avant que la Canadienne n'annonce ' Before I met you', des papes du bluegrass, Flatt and Scruggs. Le banjo caracole, l'archet glisse sur le fiddle, Bruxelles accompagne cet Appalachian tune typique en singalong.
Le larmoyant ' It Makes No Difference To Me ' co-écrit avec Cody est influencé par la country ( Hank Williams, George Jones) qu'écoutait April's daddy.
Le trio enchaîne, après avoir laissé le temps à la mandoline de digérer le jetlag, sur un medley instrumental enivrant 'Midnight Serenade/ Stern Wheeler'.
C'est pas gentil d'applaudir quand Cody annonce, you never clap for my introductions, déclenche l'hilarité, puis le trio attaque le lent 'Cruel Willy' suivi par "Foolish Heart" écrit et chanté par Hayes, un western swing à la Bob Wills.
Comme il se doit la guitare brode tandis que tes pieds battent la mesure alors que tu ne leur avais rien demandé.
'Sandy River Belle' , Julie Andrews et les claquettes...
Great!
Nous sommes invités pour une excursion suédoise avec ' Polska from Kula' avant d'entendre le titletrack du dernier né, la gigue 'The Newpart'.
'It Don't Do Nothing But Rain' ( Lew Childre) commence a capella et pourrait se retrouver au répertoire d'une Emmylou Harris ou Allison Krause.
Place au traditionnel 'Big-Eared Mule', gaffe aux ruades de l'animal, puis vient 'Bring your clothes back home' dominé par la contrebasse.
Vais changer de godasses, vous leur jouez quelque chose, gamins?
Cody et Hayes obtempèrent, une suite 'Spotted pony' et 'Mississippi sawyer' ..
Retour du boute-en-train pour finir le set en beauté par la trilogie "Dusty Miller", "Fiddle Fingers" and "Grizzly Bear".
Une performance brillante exigeant un bis follement applaudi.
Du monde au merchandising.
Double impasse: Zefiro Torna + Frank Vaganée Trio et Quentin Dujardin Trio et Ialma pour revenir à la Theatre Stage accueillant S.A.R.S..
S.A.R.S.?
Société d'Aide aux Rapiats et Smicards?
Un combo serbe, Sveže Amputirana Ruka Satriani!
Et ça signifie?
Свеже ампутирана рука Сатрианиа!
Ah, d'accord.
Genre?
Eurovision, mais la pub disait a combination of pop rock, reggae, blues, jazz and hip hop with the ethnic music of Serbia!
Paraît qu'ils cassent la baraque à Belgrade, Novi Sad, Leskovac ou Čačak!
Déjà 5 albums dans leur escarcelle, le dernier Proleće (2015).
Tout un escadron sur le podium: Žarko Kovačević - Žare: vokal/ Aleksandar Luković - Lukac: gitara/ Sanja Lalić: prateći vokal/ Nenad Đorđević - Đole: bas gitara/ Boris Tasev - Bora: klavijature, harmonika ( on a vu un accordéon)/ Petar Milanović - Pera: trombon, saksofon ( pas sûr qu'il était à Bxl, on a vu une trompette) et Tihomir Hinić - Tile: bubnjevi ( = batterie, en belge).
Tous les regards mâles, enfin presque tous, sont attirés par les longues jambes de la ( très ) séduisante Sanja Lalić, affublée d'une petite robe jaune qui lui sied mieux que le maillot porté par Froome.
On va pas te parler de setlist, tu ne lis pas le cyrillique, mais sache que le menu proposé, une sorte de Srpska kobasica à consommer avec de fortes rasades de slivovitz, ressemblait plus à de la variété balkanic farandole fanfare reggae rock'n'roll qu'à du folk.
Heureusement que Sanja était présente pour nous divertir et sauver la mise
On ajoutera que le guitariste a bien écouté Carlos Santana, que les riffs proposés pendant un blues slave étaient plus qu'honnêtes, que le bassiste s'est mis à singer ' Glory box' de Portishead, on ne lui a pas dit d'écouter Wallace Collection, que pour justifier l'étiquette folk il y avait un accordéon, qu'on a même entendu du Chicago Transit Authority bâtard, du flamenco carnaval et un titre signifiant 'Peace and love'.
Quelconque est le terme le plus gentil proposé par un voisin.
Après 45' de tsoin tsoin on se dirige vers la buvette.
Palm Hop Select Stage: Martha Tilston.
Que fait-on lorsque papa se nomme Steve Tilston et que tu appelais feu Maggie Boyle belle-maman?
Euh, tu te lances dans la chanson.
Bingo, Martha Tilston s'y est mise en 2000 et a enregistré une dizaine d'albums, le dernier 'The Sea' en hommage à l'étendue d'eau salée qui couvre la plus grande partie de la surface du globe.
Grande, charming, dotée d'un sens de l'humour typiquement British et d'un timbre qualifié de one of the purest voice in the folk world ( et ce n'est pas usurpé), Martha débute son récital a capella par le traditonal 'Searching for lambs'.
Déjà des frissons parcourent l'assistance, un rendu magnifique te rappelant Shirley Collins, Maggie Boyle ou June Tabor.
Elle est rejointe par les deux Matt, Matt Tweed ( guitare, basse) qui l'accompagnait déjà au sein de The Woods et Matthew Kelly au violon ou percussions.
L'engagé 'Survival guide' est le premier morceau interprété en formule trio, il te rappelle les plus grands moment de Joni Mitchell.
Bonjour ce soir, elle s'essaye au français, bredouille, sourit, l'assistance est conquise, elle poursuit en nous vantant les mérites et la beauté des Cornouailles où elle est partie s'établir puis propose ' Lovely on the water', encore un fabuleux titre qui se trouvait au répertoire de sa stepmother ou de Steeleye Span.
Tu as l'impression de replonger dans les grandes pages du British folk, ravivant des noms tels que Sandy Denny, John Renbourn, Bert Jansch, Martin Carthy, Nick Jones, John Martyn...
Elle poursuit avec un extrait de 'Bimbling', le nautical 'Seagull' au ton Sheryl Crow.
Tout à son jeu, Martha secoue sa longue chevelure tandis que ses compagnons rockent énergiquement.
Les banques, les bureaux, elles n'aiment pas , la machine à café vous dévide un infâme liquide blafard que tu demandes du café, du thé ou de la soupe, it's disgusting, cette chanson est pour tous ceux ou toutes celles qui veulent s'évader, 'Artificial'.
Elle refile sa guitare à Matthew pour amorcer le jazzy downtempo 'Who turns' puis décide d'enfiler un couple de piano tunes, le premier, 'The Cape'.
Une plage, stones, a cliff, a stunning view... The cape, the coastal path, the waves crashing,
under our feet subsawning shaking cliff...
Une superbe carte postale qui précède une nouvelle ballade 'Firewood'.
Depuis le début du set, un silence religieux règne au pied de la Palm Hop Select Stage, Martha a fait l'unanimité et réconcilie ceux qui avaient fui S.A.R.S. avec la programmation du jour.
Un nouvel emprunt au répertoire de Maggie Boyle, le classique ' Lowlands of Holland' est suivi par la nouveauté 'Nomad Blood', le sang qui coule dans ses veines n'est pas du type casanier.
Elle poursuit en duo avec Matt Sweet, 'Falcon' pour finir en trio avec la plage la plus rock de la soirée 'Good World'.
Le public enthousiaste réclame un bis, Brosella Rik repousse Martha sur scène et Bruxelles a droit à 'Silver dagger' un dernier classique folk.
Pour toi, Brosella folk prend fin après le gig de dear Martha avec laquelle tu as eu l'occasion d'échanger quelques mots, en bas Afenginn a déjà entamé son récital depuis 25', tu laisses à JP le soin de chroniquer leur prestation.