Voilà à peu près deux semaines que nous nous trouvons au merveilleux pays du Cambodge.
Pour notre première journée, nous avons décidé de visiter les Killing Fields, appelés aussi Choeung Ek Genocidal Center, et l’ancienne prison Tuol Sleng ou S21, appelé à présent le musée du Génocide.
Nous n’avons pas choisi la visite la plus facile en allant voir le camp d’extermination et la prison érigés par le dictateur Pol Pot dans les années 1970.
Je préfère préciser que cet article risque d’être choquant.
Killing Fields
Le matin, nous avons pris un Tuk Tuk (taxi moto tirant une charette) pour nous rendre aux Killings Fields.
Le terrain était un ancien cimetière chinois (et certaines tombes sont encore apparentes) avant d’être repris par Pol Pot dans les années 1970.
Entre 1975 et 1979, ce sont plus de trois millions de Cambodgiens, près de 40% de la population à l’époque, qui ont péri : plus d’un million de Cambodgiens ont été exécutés par les sbires de Pol Pot, le reste est mort d’épuisement, de maladies et de malnutrition.
Son accession au pouvoir est vue au début par le peuple cambodgien comme une libération des Vietnamiens, des Etats-Unis et du régime présent à l’époque.
Mais dès leur prise de pouvoir, les Khmers rouges soumettent le pays à la dictature.
Près de 9000 personnes ont été tués aux Killing Fields de Choeung Ek.
Puis, on les séquestrait dans des cabanes avec les yeux bandés. À la nuit tombée, on venait en chercher certains pour les exterminer. À ce moment se jouait une musique de propagande, afin de couvrir les pleurs, les cris de ceux qui allaient mourir ; mais aussi afin de ne pas éveiller les soupçons chez les habitants du coin.
Barbarie des bourreaux
L’audioguide nous apprend que les Khmers rouges n’utilisaient pas de balles, jugées trop chères et trop précieuses, pour tuer leurs victimes.
Les feuilles de palmiers, très coupantes, étaient utilisées par les fermiers pour égorger leurs poulets. Les Khmers rouges les ont utilisées pour trancher les gorge de leurs victimes.
On approche ensuite les traces concrètes du génocide, à savoir les fosses communes et les photos prises lors de la découverte pour la première fois du terrain.
À ce moment de la visite, je me sens « rassurée » de ne voir aucun squelette. Le pire reste à venir…
Nous voyons des trous un peu partout sur notre visite. Ces derniers sont également d’anciennes fosses communes.
Pour tuer les bébés, ils les saisissaient par les jambes et fracaissaient leurs crânes contre l’arbre ci-dessous.
Peut-être enfermés dans les cabanes avaient-ils encore l’espoir de s’en sortir vivant…
L’élément qui rend encore plus insupportable cette visite est que l’environnement est charmant : des oiseaux qui chantent, des arbres verts et somptueux, une météo luxuriante… Les touristes sont en tee-shirt et en tong, bien loin de l’image qu’on aimerait donner aux Cambodgiens en signe de respect.
Comment ne pas se sentir mal…
Stilla
Le batiment suivant comprend les crânes et les os de certaines victimes. Répertoriés par âge, ils montrent également les causes de la mort (coup de bamboo, coup de machette, etc.)
Prison S21
La visite se poursuit au S21, l’ancienne prison où étaient torturés les prisonniers avant d’être conduits à Choeung Ek.
La prison S21 n’était rien d’autre à l’originie qu’une école.
Source wikipidedia. Plus d’infos sur la prison : ici
Je vous invite également à regarder ce documentaire (en français et gratuit) concernant cette horrible période :
Cette première partie de notre visite au Cambodge nous a permis de comprendre le contexte actuel. Pol Pot, pendant son régime,avait en effet pris soin de détruire la modernisation de l’époque en tuant acteurs et chanteurs mais en réduisant également les mentalités.
C’est près de 190 prisons qui se trouvaient dans tout le pays à l’époque.