La plus importante des évolutions apportées à cette version entièrement rénovée concerne les achats dans les commerces de proximité. Non seulement les transactions sont-elles simplifiées, dans les quelques 130 000 restaurants et boutiques diverses – dont KFC, Carrefour, Walmart et quelques autres grands noms – acceptant les paiements Alipay, mais elles s'accompagnent désormais de capacités additionnelles, telles que l'accès à des coupons de réduction et autres offres promotionnelles.
Dans un registre totalement différent, ce sont les opérations entre particuliers qui font également leur entrée dans l'application. L'onglet « amis » permet ainsi, en quelques clics, d'envoyer de l'argent à un contact, de lui rappeler un remboursement ou encore de lui adresser une « enveloppe rouge », ces cadeaux traditionnels chinois réservés aux grandes occasions. De plus, ces fonctions sont prétexte à intégrer un outil de messagerie, permettant notamment au consommateur de partager ses achats avec ses relations.
La caractéristique commune à toutes les initiatives d'Alipay apparaît clairement à travers ces nouveautés : si le paiement en constitue toujours le pivot central, il est systématiquement entouré de mécanismes complémentaires, destinés à favoriser son adoption. Qu'il s'agisse de capter les clients avec des programmes marketing, de séduire les commerçants avec un annuaire et ses options de géolocalisation ou de transformer les achats en pratique sociale, l'objectif est de faire du porte-monnaie mobile le support d'une expérience globale, qui dépasse le seul acte d'échange d'argent.
Quitte à faire pâlir de jalousie ses alter egos occidentaux, Alipay ne fait finalement que reprendre là des idées déjà esquissées et souvent mises en œuvre – individuellement – sous d'autres cieux. Si le chinois parvient à réussir là où beaucoup échouent (80% de ses 400 millions d'utilisateurs sont actifs sur mobile), c'est, certes, parce que son marché local est très particulier. Mais d'autres raisons entrent en ligne de compte, dont, en particulier, sa vision panoramique des paiements, couvrant l'ensemble des besoins du consommateur (mondial) du XXIème siècle.