La nouvelle formule du Caprices Festival a, vous le saviez déjà, capté à la fois notre attention et notre curiosité. Une nouvelle formule plus dense, plus électronique, plus agitée, tout pour les sales gosses – de riches et les autres – comme vous le raconte notre article d’ouverture WhoTheFuckAreYou vs. Caprices Festival. L’envie inextinguible de nous rassasier les sens se décline en deux jours ; deux jours d’une douce folie blanche et authentique.
Jour 1 / Tag 1 / Giorno 1
Le patrimoine linguistique helvète compte trois langues d’usage officiel. Mettons-nous du bon côté du manche et admettons que la signalétique anglophone est de facto instaurée pour ne pas faire de jaloux ; de toutes les manières, les valaisans sont un peu les texans de la Suisse le pétrole en moins, la williamine en plus. Pour nous, le Caprices festival débute tard ; très tard si nous partons du principe que pour les plus téméraires, le festival commence à midi à plus de 2’200 mètres d’altitude. A s’y méprendre, ces trublions ne sont pas téméraires dans le sens où ils leurs auront fallut trois heures de marche à travers un paysage hostile, neigeux, mais plutôt de longues nuits blanches devant leurs écrans d’ordinateurs à cliquer frénétiquement sur le bouton refresh de leurs navigateurs tout en
brûlant un cierge pour Ticketmaster afin d’obtenir un billet pour MDRNTY. Une fois le Graal en poche, c’est jeans troués, débardeurs et lunettes de soleil vissées sur le nez que nos fans de sensations fortes se presseront à l’entrée de la télécabine pour arriver à destination ; la fin d’après-midi sera fraiche, mais ça, ils ne le savent pas encore. C’est bien fait ; au pied de la benne, le Bar7 fait à la fois office de before, et d’after. After pour ceux qui n’auront pas le courage de continuer après 19h – fin de MDRNTY – et before pour ceux qui viendront avec nous.Le Moon est l’endroit réservé pour la partie nocturne du Caprices. L’endroit se situe sur des cours de tennis en terre battue, c’est peut-être pour ça qu’ils l’ont appelé le Moon. D’un autre côté, on n’est jamais allé sur la lune, alors ne nous emmerdez pas avec ce genre de détails. 12h après le début de MDRNTY, nous voilà en place pour Dixon élu DJ international numéro 1 par Resident Advisor – ça doit bien valoir quelque chose. Co-patron du label Innervision, ce berlinois a fait tourné ses premiers disques dans une Allemagne en pleine effervescence au début des années 90. Principalement house minimaliste, son set nous enchante, et jusque là tout va bien. A vrai dire, ce qui nous surprend le plus, c’est la moquette au sol. Tout est invraisemblablement léché, impeccable,
irrésistible. Il fait 35 degrés à l’intérieur – véridique – et heureusement que l’air ambiant n’est pas très loin. Pour ne rien vous cacher, et faisant confiance à notre instinct de survie, nous passerons la soirée entre dedans et dehors pour maintenir notre température corporelle à un niveau médicalement conseillé. Dans le même registre, Solomun nous amène allègrement vers une house un peu plus dure. Nos épaules se balancent nonchalamment en décrivant des mini cercles et en formant un huit un peu bancal relevé sur les côtés, creux vers le milieu – vos gueules, à chacun son style de dance. On a gentiment du mal à se frayer un chemin, et à cette heure-ci de la nuit, on commence sincèrement à manquer de lucidité. Le mercure continue de monter et entre nous, vu le prix de la boisson, on aurait préféré le boire, le mercure. La suite nous ravit. Deep Dish, composé de Sharam et Dubfire, un duo de DJs et producteurs de house originaires d’Iran, nous offrirons un set atomique. Ces deux tordus du remix travaillent outre atlantique avec des superstars en remixant leurs tubes à tout va. Un coup de basses par ci, un coup de synthé par là et bim, carton. Néanmoins et heureusement, ils nous épargnent le remix de I shot the sheriff version bossa nova pour qu’on finisse en paix et heureux d’être venus. Somme toute, on l’aura eue notre soirée house minimale.