Sans être économiste, sans être politologue, il n'y a pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre qu'il y a quelque chose qui dysfonctionne dans l' Europe telle qu'elle se construit aujourd'hui
La Grèce semble est le mouton noir d'une union monétaire qui n'accepte plus que les règles budgétaires soient bafouées.
On pourrait alors critiquer ce pays, sans État, ouvert à la corruption, dirigé par l’Église orthodoxe et les armateurs. On pourrait leur reprocher leur manque de cadastre, leur proportion à la non sincérité. Bref, on pourrait mettre les grecs au banc de l'Europe, leur donner un carton rouge mais on y gagnerait quoi?
D'abord, la population grecque vit depuis des années des plans d'austérité successifs qui n'ont rien résolu, ni la situation économique, ni la misère.
Ensuite, les élites grecques actuelles doivent gérer un laissé-aller des gouvernants antérieurs incapables de mettre en œuvre des réformes institutionnels capables de redresser le pays.
Enfin, les banques et surtout le élites européennes ont au moment de l'adhésion de la Grèce à l'euro fermé les yeux sur une situation de fragilité financière sans jamais s'alerter à un moment ou à autre de cette situation.
Tout à coup, tout le monde semble se réveiller. L'Allemagne, la Finlande donne des leçons de gestion financière à tout le monde, comme si ce n'était que cela le problème de l'Europe.
Instrumentaliser l'action publique c'est bien, construire un cadre favorable à la décision politique, c'est mieux. A ne pas vouloir d'une Europe politique, à ne pas vouloir d'une intégration européenne, à tergiverser, à défendre les intérêts particuliers de chacun, nous vivons aujourd'hui les conséquences de 20 ans de gouvernance d'une Europe technocratique qui n'a jamais su mettre en avant ce qu'était les objectifs de l’Europe,