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Si vous avez vu une tête de mannequin au bout d'un pied micro se balader dans le festival et que vous vous demandez toujours de quoi il s'agit, Eric Ténier qui travaille pour Narrative production, a la réponse.
Pouvez-vous vous présenter ?Je m'appelle Eric Ténier et je travaille sur le projet du nouveau parcours de découverte de l'Abbaye aux Dames qui verra le jour en juillet 2016.
Quel est ce nouveau projet ?Nous sommes en train de concevoir une immersion sonore. Le but est de faire ressentir toute l'ambiance musicale qu'il y a dans ce lieu depuis l'apparition du festival et même avant. Nous faisons actuellement des prises de son binaural. C'est une technique qui permet de restituer le son en trois dimensions. Au lieu d'avoir une simple stéréo où on sent le son à droite et à gauche de manière latérale, ici on peut percevoir l'origine du son de manière frontale, devant ou derrière, mais aussi en hauteur. On traite donc le son en trois dimensions et c'est comme du cinéma pour les oreilles.
Actuellement nous sommes en train de partir à la chasse aux sons d'ambiance. Bergame Periaux et Jeanne-Martine Vacher profitent du festival pour prendre les sons que l'on trouve lorsque cet événement a lieu au sein de l'abbaye. Après nous pouvons également scénariser en avance et dans ce cas nous enregistrons ce que nous avions prévu. Sinon nous allons dans les lieux et nous trouvons sur place quel son lui associer et quels sons prendre. Enfin il y a les concerts.
Hier par exemple nous avons enregistré celui du JOA, le jeune orchestre de l'Abbaye, sur une symphonie de Bethoveen. Nous avons fait cet enregistrement en binaural. Il faut savoir que lorsque l'on utilise cet technique, il y a une tête de mannequin au dessus d'un pied micro qui est là pour représenter exactement ce qu'une personne entend. Dans chaque oreille il y a des petits micros qui permettent de faire cela. Il y avait donc sur la scène entre le chef d'orchestre et l'orchestre, la tête binaurale. Cet enregistrement servira au sein du nouveau parcours pour la première version de la nef spatialisée. C'est-à-dire qu'à cet endroit dans le parcours de visite, on aura l'impression d'entendre le concert avec le son en trois dimensions.
Comment travaille-t-on sur le son dans un environnement aussi bruyant que celui d'un festival ?Ce n'est pas toujours facile. Cependant les gens qui traversent sont complaisants et respectueux des choses. Par exemple nous avons eu du mal avec le bruit du gravier dès que les gens marchaient. Mais tout s'est bien passé.
Comment en arrive-t-on à s'intéresser au son dans une société qui est principalement focalisée sur l'image et à transmettre des émotions grâce au son ?L'image donne à voir ce qu'on entend. Au contraire, avec le son, c'est comme à la radio ça laisse place à tout un imaginaire qui est plus propice aux rêves et aux sensations. C'est particulièrement indiqué si l'on souhaite être sensibilisé ou être en immersion dans un lieu comme l'Abbaye, avec un sujet comme la musique.
Eléonore Terville
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