Jamais Maya Forbes ne sombre dans le pathos, dans la surenchère lacrimale comme on aurait pu le craindre. En effet, le thème de la bipolarité se prête à tous les excès. Ici, ils sont évités avec beaucoup de talent.
Cameron souffre de troubles bipolaires, ce qui le conduit à adopter des comportements excentriques, étranges et complètement irrationnels. Ses filles supportent tant bien que mal la maladie paternelle et la mère fait preuve d'une grande abnégation.
Voici un film touchant, très drôle et très émouvant pour partie dû à la prestation de Mark Buffalo qui ne cabotine pas. Il joue très juste cet homme malade et attachant. On ne le sent pas dans la performance, dans la volonté d'impressionner, d'épater le public. Les scènes avec "ses filles" m'émeuvent toujours, me sidèrent même car elles sont d'un naturel confondant. Je pense notamment à la scène où Cameron coiffe son aînée dont les cheveux sont un véritable tapis de broussailles. Cris, larmes et protestations. Imogene Wolodarsky impressionne par sa spontanéité, par les réactions typiques d'une petite fille "malmenée" par un père maladroit et brutal dans le maniement du peigne. Il est vrai aussi qu'il y a beaucoup à faire.
C'est un beau film.