J’ai déjà évoqué mes expériences sériesques cette année avec Sherlock, Orphan Black, Peaky Blinders ou encore Penny Dreadful. Avec ces shows, j’avais mis la barre haut en termes de qualité. Mes séries doudou étant actuellement en pause, j’en ai profité pour m’intéresser aux nouveautés, avec Daredevil et sense8. Le moins qu’on puisse dire, c’est que mes derniers visionnages ne déparent aucunement avec ce démarrage en fanfare. Peu en quantité, mais je peux dire que jusque là, je frise l’année télévisuelle parfaite.
Daredevil
Pour tout dire, j’ai peu de souvenirs du film éponyme avec Ben Affleck et Jennifer Garner, et je n’ai jamais lu le comics. C’est donc avec l’esprit très ouvert que j’ai abordé cette adaptation d’un super-héros que je connaissais très peu en fin de compte. Un peu fatiguée des blockbusters inspirés de l’univers Marvel, j’espérais surtout trouver avec cette série une approche un peu différente, plus profonde, plus sombre, moins axée sur le spectaculaire, avec un héros plus attachant car oui, je l’avoue, j’ai un gros faible pour les super-héros torturés, dans la veine de Spidey ou Batman.
Après avoir vu les 13 épisodes de la série (mon format de série préféré, définitivement), je n’ai réussi à y trouver aucun défaut. Véritablement aucun. Le scénario est impeccablement écrit, articulant le présent avec des flash-backs sur l’enfance de Matt et sa relation avec son père. Ces flash-backs apportent une touche émotionnelle indéniable que j’ai beaucoup aimée et qui contraste avec la violence relative de la série, proche parfois d’un show comme Banshee. Quant aux personnages, aussi bien les principaux que les secondaires, ils sont tous, sans exception, très travaillés et intéressants.
Extrêmement bien menée, la saison 1 boucle la boucle et ne s’achève pas sur un suspense insoutenable. C’est néanmoins avec un immense plaisir que je suivrai les aventures de Matt Murdock dans une 2ème saison, et l’arrivée d’Elektra déjà annoncée.
sense8
Sense8 fait partie de ces oeuvres des Wachowskis qui transcendent ou qui divisent, comme l’avait été leur long métrage Cloud Atlas en son temps. De la même façon qu’il était difficile de mettre ce film dans une case cinématographique, il n’est pas aisé de catégoriser sense8. Série fantastique ? Thriller ? Série de moeurs ? Série sentimentale ? C’est un peu tout ça à la fois. En la visionnant, on pense à l’univers ambitieux et mystérieux de Lost (dont on retrouve, dans le rôle de Jonas, le Sayid Jarrah interprété par Naveen Andrews), au plaidoyer pour la différence de Heroes, ou encore au côté thriller paranoïaque d’Orphan Black.
C’est vrai, on se demande à certains moments où les Wachowskis veulent emmener leur scénario au fil des 12 épisodes, et nous spectateurs par la même occasion. Mais ce n’est pas là, à mon sens, que se situe l’intérêt de sense8. Sense8 est avant tout une série profondément humaniste, qui exploite et développe le message déjà très présent dans Cloud Atlas, à savoir qu’à travers l’espace et le temps, nous sommes tous reliés.
8 personnages, cela peut sembler beaucoup. Pourtant, les Wachowskis parviennent à nous impliquer dans chacune de leurs histoires, et à les rendre tous attachants. J’ai aimé la sensibilité de Nomi, la droiture de Will, les fêlures de Riley, la force de caractère de Sun qui m’a rappelé la Mariée de Kill Bill, la détermination de Wolfgang, la fragilité de Lito, le courage de Capheus, les doutes de Kala. Et leurs interprètes, très investis dans leur rôle et véritablement touchants.
Néanmoins, cette série ne parlera pas à tous, certains la trouveront trop foisonnante, trop complexe ou trop naïve, d’autres la trouveront un peu trop gay-friendly. Certains ne pourront tout simplement pas accueillir le message qu’elle porte. Pour ma part, c’est sans doute l’expérience la plus déroutante et la plus émotionnelle qu’il m’ait été donné de vivre avec une série. Un chef d’oeuvre de tolérance et d’humanité.