Hannibal // Saison 3. Episode 6. Dolce.
Cet épisode est excellent et il permet de faire le lien avec Dragon Rouge. Il y a une scène dans Dragon Rouge où Hannibal découpe le crâne de Will devant assistance (accessoirement Jack) et fait griller sur une poil avec un peu de beurre des morceaux de son cerveau afin de lui faire goûter. C’est une scène terrible dans le film mais ici, Hannibal compte bien la transformer en chaîne horrifique. Cet épisode ne va malheureusement pas aller jusqu’à la scène mythique (en tout cas pas jusqu’au bout) et se contenter de nous offrir une scène pour rappeler l’existence de cette ligue anti-Hannibal qui ne cherche qu’à le torturer. Mais pourquoi embarquer Will aussi ? C’est bien ce que je me demande. Après tout, Will n’a rien à voir dans l’histoire de cette ligue. Après la scène finale de l’épisode précédent, laissant Hannibal seul et abattu par un Jack plus fort que lui, je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à ce que « Dolce » permette justement à Hannibal de reprendre autant du poil de la bête. L’histoire veut qu’il y a une scène à table comme celle que l’on nous prépare petit à petit sauf que c’est bête de ne pas aller jusqu’au bout et tuer Will comme c’est prévu. Car garder Will en vie est l’un des trucs qui semble vouloir juste faire plaisir aux fans alors que personnellement, je préfère l’histoire au fan-service.
Accessoirement, cet épisode s’introduit de façon très différente de ce que j’avais imaginé. En effet, nous suivons les aventures d’Hannibal alors que Bedelia le soigne avec amour. C’est une façon de rappeler que Bedelia est elle aussi complice de tout ce que peut faire Hannibal. Par amour, elle est capable de tout. Gillian Anderson était au sommet de son art dans cet épisode et pourtant, l’épisode ne lui est pas consacré. Mais pourtant, c’est elle dont la performance est la plus remarquable et remarquée de l’épisode. Bedelia est un personnage fascinant que la série veut utiliser à bon escient et cet épisode lui donne l’occasion de nous surprendre. Depuis son introduction dans « Sorbet » de la première saison, c’est un personnage qui a évolué de façon drastique au fil des épisodes. Elle n’est plus la femme qu’elle était au début, transformée par le désir d’Hannibal. Depuis « Secondo » elle a commencé à changer en quelque chose de totalement nouveau. Cet épisode compte bien nous le montrer une nouvelle fois et c’est assez fascinant. Mais la façon dont Bedelia erre dans cet épisode n’est jamais fait au hasard. Tous les gestes de tous les personnages sont calculés car cet épisode doit faire avancer l’histoire. C’est là que Bedelia prend tout son sens.
Par ailleurs, je ne sais pas trop quoi penser de Margo Verger et Alana. Disons que d’un côté est une façon de développer un peu plus l’histoire d’Hannibal mais d’un autre côté, j’ai l’impression que cela nous éloigne aussi du dénouement logique que l’on doit voir très rapidement se dérouler (comme nous couper de l’une des scènes qui aurait pu être l’une des plus terrifiantes de toute l’histoire de Hannibal). Mais Margo et Alana ont un plan qui fonctionne comme sur ses roulettes. J’ai adoré ce plan. Tout cela se calque sur une scène de sexe qui elle aussi permet d’apporter un peu de légèreté dans un monde de brut tout en conservant le côté brutal de la chose. Le réalisateur de cet épisode, Vincenzo Natali, est un maître du genre. J’adore les ambiances glaçantes qu’il peut installer et cet épisode en est la preuve vivante. Cela me rappelle énormément ce qu’il avait déjà pu voir au cinéma avec Splice (avec Sarah Polley) ou encore Cube aussi dans un univers paranoïaque plus sobre. Finalement, cet épisode évolue de façon terriblement logique tout en nous offrant plein de moments pour nous faire sursauter. On se demande toujours ce qui va se passer, notamment dans la scène de l’ascenseur : Jack va-t-il agir ? Alana aussi ? C’est ce genre de choses qui fait le succès de cet épisode car l’on ne sait jamais à quoi s’attendre ensuite.
Note : 10/10. En bref, parfaitement parfait.