Magic Mike XXL // De Gregory Jacobs. Avec Channing Tatum et Matt Bomer.
Steven Soderbergh n’a pas rempilé et Matthew McConaughey et Alex Pettyfer ont disparu eux aussi au passage. C’est dommage mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus important. Cette suite me faisait peur. J’avais peur que l’esprit Soderbergh ne soit plus là, laissant place à une suite sans intérêt et sans saveur. Afin de changer un peu du premier volet, celui ci compte nous proposer quelque chose de complètement différent, à mi chemin entre le premier volet et son côté bavard (mais toujours intéressant) et quelque chose de plus proche d’un Sexy Dance. Les numéros de strip sont particulièrement intéressant et même si Gregory Jacobs n’est pas le meilleur réalisateur du monde pour mettre en scène ce genre de choses, il se débrouille pas trop mal. Disons que dans son style, il a probablement voulu conserver le style de Soderbergh. On retrouve donc tout ce qui faisait le succès visuel du premier volet, un peu sous la forme d’une copie. Le réalisateur du très sympathique Wind Chill (2007) (que je n’ai pas honte d’avoir aimé) trouve donc le moyen de nous offrir une suite qui, visuellement, fonctionne assez bien. D’un point de vue de l’histoire, Magic Mike XXL est aidé par le fait que Reid Carolin, déjà à l’origine du scénario du premier volet est aussi à l’origine de celui-ci.
Trois ans après que Mike ait renoncé à sa vie de strip-teaseur, les Kings of Tampa sont eux aussi prêts à jeter l'éponge. Mais ils veulent le faire à leur façon – en enflammant la piste de danse lors d'un ultime spectacle époustouflant à Myrtle Beach et en partageant l'affiche avec le légendaire Magic Mike. Alors qu'ils se préparent pour leur finale et qu'ils se rendent à Jacksonville et Savannah pour renouer avec d'anciennes connaissances et se faire de nouveaux amis, Mike et ses camarades s'initient à de nouvelles acrobaties et évoquent le passé de manière surprenante…
L’histoire est cependant un poil moins intéressante dans ce second volet qui se base vraiment sur un come-back et une convention de strip. Le véritable intérêt ce n’est pas ce qui se raconte autour de ça, mais plutôt autour de chacun des personnages et de ce qu’ils ont en train de vivre à l’âge de la retraite et de la fin de leur carrière. Car les Kings de Tampa veulent faire une dernière tournée, une dernière virée tous ensemble histoire de se rappeler tous les bons moments qu’ils ont pu vivre. Il n’y a pas de vraies références au premier film, sauf musicales (« Pony » par exemple) et c’est une façon de rappeler que tout évolue, que tous les personnages grandissent, etc. Magic Mike XXL aurait très bien pu refaire le premier film avec une sauce différente mais non, l’angle est plus nostalgique, celle d’une époque où le strip n’était pas forcément le même business. Le film pose donc des questions sur l’évolution de la société par rapport aux gens qui vieille. C’est un truc que Soderbergh aurait pu adorer traiter (avant qu’il ne dise arrêter sa carrière et refuse donc de réaliser ce second volet). Gregory Jacobs n’est peut-être pas le meilleur choix original mais il entre dans le moule voulu par le film.
Dommage cependant que l’intelligence de ce film n’aille pas forcément très loin. La réflexion n’est pas trop poussée car elle s’arrête malheureusement à ce que le film peut faire de plus nostalgique autour de chacun des personnages. Accessoirement, Magic Mike XXL c’est aussi un film très chorégraphié. Je dirais même qu’il l’est un peu plus que le précédent. Avec plus de numéros de strip (notamment chez leur MC ou encore à la fin du film). Channing Tatum, aka White Chocolate, est donc toujours le héros de l’histoire. Si parfois ses états d’âme personnels ne sont pas le plus bel attrait du film, ses abdos et son déhanché vous feront oublier quelques faiblesses. Magic Mike XXL est donc un divertissement à mi chemin entre un Sexy Dance et quelque chose de complètement différent, proche du premier volet dans le scénario, mais moins creusé sur le business des strip-teaseur (il manque pour ça un personnage comme celui de Matthew McConaughey dans le premier volet) ou encore le fait que des jeunes peuvent s’engager dans ce registre là et finir mal (il manque aussi un personnage comme celui d’Alex Pettyfer dans le premier volet).
Note : 5.5/10. En bref, réflexion moins poussée mais des abdos en béton pour toujours autant de plaisir… XXL.