Critique Ciné : Une Belle Fin, récit d'une vie

Publié le 11 juillet 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Une Belle Fin // De Uberto Pasolini. Avec Eddie Marsan, Joanne Froggatt et Karen Drury.


En voici un joli petit film passé inaperçu au cinéma en avril dernier. Ce qui fait la beauté de ce film c’est avant tout le rapport à la mort qu’il y a entre le héros et ces gens qu’il ne connait pas et qui sont mort dans l’indifférence la plus totale. C’est là que la scène finale est magnifique. C’est un revers de médaille où tous les gens qu’il a aidé viennent lui rendre un dernier hommage. La scène est extrêmement chargée en émotions et le spectateur en peut rester indifférent bien évidemment. Uberto Pasolini, à qui l’on doit Sri Lanka National Handball Team (2008) prouve ici qu’il a bien plus à raconter qu’une histoire de handball au Sri Lanka. Je n’ai point vu ce film mais d’après les critiques que j’ai pu lire, ce serait un bon film. C’était juste pour la boutade. L’idée de cette histoire est donc de nous raconter celle d’un homme qui veut donner une belle fin à des morts qui n’ont pas eu l’occasion de connaître un enterrement avec des centaines de gens qui viennent les pleurer. Voire même des dizaines. Non, à chaque fois il n’y a que lui à l’enterrement. C’est terrible et cela doit arriver par centaine chaque année ce genre de film. Mais Une Belle Fin ressemble presque à une sorte de témoignage de cette solitude mortuaire. Mais John, le héros, se passionne pour son travail.

Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c’est à lui de retrouver des proches. Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus… Jusqu'au jour où atterrit sur son bureau un dossier qui va bouleverser sa vie : celui de Billy Stoke, son propre voisin.

Si Une Belle Fin parle énormément de mort, c’est pourtant un film qui cri à la vie haut et fort. En effet, c’est un véritable ode à la fin que l’on a sous les yeux. C’est beau, ça scintille du début à la fin et cela donne envie d’aller au bout, tout en laissant nos yeux émerveillés par tant de belles choses. Oui, c’est un film qui est fait avec toute la retenue que cela peut demander mais aussi toute la délicatesse que le héros veut mettre à l’oeuvre pour chercher les proches d’une personne décédée sans famille connue. Eddie Marsan, plus connu ces derniers temps pour être le frère Donovan, Terry, dans la série Ray Donovan (Showtime, 3 saisons), il est surtout quelqu’un qui a un véritable talent d’homme passe-partout. En effet, c’est le genre d’homme que l’on ne verrait pas dans la rue et qui pourtant, à l’écran, dégage quelque chose de terriblement attachant. Tout de suite on se sent en sécurité avec lui et l’on a donc envie de gambader un peu au gré des minutes qui passent. Au départ, Une Belle Fin est un peu déroutant. Disons que je ne savais pas du tout à quoi ce film allait ressembler si ce n’est que je devais le voir avec un ami au cinéma et que par problèmes d’emploi du temps (et d’horaires) on n’a finalement pas pu le voir.

Je regrette vraiment ne pas avoir pu le voir au cinéma car je suis persuadé qu’il y avait quelque chose d’encore plus touchant face à l’écran de cinéma. Uberto Pasolini cherche avant tout à nous offrir un film tout en retenu. La mise en scène est donc très sobre, très suave. Il y a même un sentiment de retenue dans la façon dont il cherche à ne pas trop s’immiscer dans la vie du héros (on le voit au lot dans le funérarium, les gros plans ne sont pas forcément fait sur lui, etc.). Puis petit à petit, on se rapproche de lui, on apprend à le connaître, surtout dès que sa vie bascule dans la première partie du film et que son patron, voyant qu’il prend son temps pour chercher les proches, décide de le virer pour plus d’efficacité. Associant un très joli casting avec une mise en scène sobre et sommaire, Une Belle Fin est un film sur le deuil et la vie qui fonctionne du début à la fin. Il y a bien évidemment quelques longueurs dans le creux du film alors que celui-ci doit se relancer après que le héros soit viré. Il faut donc suivre de nouvelles aventures qui restent assez proches de ce qu’il faisait au début du film mais cela chamboule un peu l’idée que l’on avait pu se faire au départ de ce film.

Note : 7/10. En bref, belle leçon de vie.

Date de sortie : 15 avril 2015