Grèce: même en cas d'accord avec les créanciers, et si le Grexit avait déjà commencé?

Publié le 11 juillet 2015 par Blanchemanche
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Le HuffPost | Par Jean-Baptiste Duval
Publication: 11/07/2015
La Grèce est peut-être déjà engagée dans une sortie progressive de l'euro. | Reuters
EUROPE - La cause est étendue. Sans accord, la Grèce fait faillite. Si la Grèce fait faillite, elle sort de l'euro. Eh bien... non. Ne vous attendez pas trop à un coup d'éclat, net et tranché. Le concept de "Grexit" est bien plus flou qu'il n'y paraît. La preuve,malgré les avancées positives du dossier grec, le "Grexit" a peut-être déjà commencé sans que l'on s'en aperçoive.D'après les différents experts qui ont planché sur le sujet, dont ceux de la Banque centrale européenne (BCE), voici comment le Grexit peut -ou pas- devenir une réalité.
  • La Grèce ne peut pas:
1. Être expulsée de l'euro par d'autres états membres de la zone euro2. Être expulsée de l'euro par l'une de ses institutions (BCE, Commission)3. Décider d'abandonner l'euro tout en restant dans l'UE
  • En revanche, la Grèce peut:
4. Choisir de quitter l'UE, et perdre à son statut de membre de la zone euro5. Choisir de quitter l'UE, perdre son statut de membre de la zone euro... mais continuer d'utiliser l'euro6. Faire faillite, rester dans l'UE et conserver l'euro (même si ce serait une très mauvaise idée)L'euro est comme une monnaie étrangère pour ses membresCertaines de ces bizarreries sont déjà des réalités. Par exemple, le Monténégro et le Kosovo, loin de pouvoir prétendre à une adhésion à l'Union, utilisent quand même l'euro comme monnaie.Il faut bien comprendre que l'euro est comme une monnaie étrangère pour ses membres. Aucun d'eux n'a les planches à billets à demeure.Seule la BCE, indépendante, décide de quel état dispose de quelle quantité d'euros. Si elle décidait de ne plus en délivrer à la Grèce, celle-ci serait obligée d'imprimer sa propre monnaie parallèle, temporaire ou définitive.Le 28 juin pourrait avoir marqué le début du GrexitC'est justement là que le bât blesse. Depuis fin juin, la BCE ne donne plus assez de liquidités aux banques grecques pour compenser les effets du "bank run" et leur permettre d'ouvrir. C'est pour cela que le gouvernement a décidé le 28 juin de fermer les banques et de rationner les retraits des particuliers à 60 euros par jour.Après un long week end de négociation, deux options seront possibles lundi 13 juillet. Soit la Grèce a trouvé un accord avec ses créanciers, poussant la BCE à ouvrir à nouveau les vannes et donc les banques à rouvrir. Soit la Grèce est allée au clash avec l'Europe et les banques restent fermées.Si le deuxième scénario l'emporte, le gouvernement grec devra rapidement trouver une solution pour régler ses factures, les salaires des fonctionnaires, etc. Cela passera alors par des IOU, "I owe you" en anglais pour "Je te dois", des reconnaissances de dettes temporaires émises par l'État."Un système de monnaie parallèle"Selon le Parisien, le gouvernement grec y a déjà pensé. "Si nécessaire, nous mettrons en place un système de monnaie parallèle, sur le modèle des IOU californiens, sous une forme électronique. On aurait dû le faire, il y a des semaines", a expliqué le ministre des finances démissionnaire, Yanis Varoufakis.Si aucun accord n'est trouvé ce week-end, le 28 juin pourrait marquer le début du basculement progressif de la Grèce vers une nouvelle monnaie. Pour les livres d'Histoire, elle resterait comme le début du Grexit.http://www.huffingtonpost.fr/2015/07/11/grece-propositions-accord-grexit-bce-fmi-euro_n_7762976.html?ncid=fcbklnkfrhpmg00000001