Quand la France s'éveiller@, l'Elite française trembler@...

Publié le 10 juillet 2015 par Anne Onyme

Un monde s’éteint, un autre s’en vient. La France y jouera-t-elle un rôle ?

Le «modèle français» que l’Elite a bâti résistera-t-il au numérique ?

Jean Michel Billaut

« Ce n’est pas tellement la crise économique qui «disruptera» la grande Elite francaise, mais le numérique, et ce qui va suivre. Vers un 1789 numérique ?»

A Arthur et Marius mes 2 petit-fils, qui seront les premiers habitants de de la civilisation du tout numérique. Que ce livre les aide à ne pas se fourvoyer dans les sectes élitistes francaises. Mais à devenir des e-citoyens du Monde.

Préface de ?

Exergue : pourquoi ce livre ?

Ami lecteur, bonjour.

Je sais, vous vous posez surement la question : qui est donc ce Monsieur Billaut ? A-t-il une légitimité quelconque pour publier un tel livre, surtout avec ce titre de grande lèse-majesté ?

Titre qui en rappelle D’AILLEURS un autre à propos de la Chine ?

J’écris ce livre surtout pour mes petits-fils. Mais comme l’avez entre le mains, vous pouvez vous aussi le lire, si cela vous dit.

Je m’appelle Jean Michel Billaut.

Je suis né à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Etudes Universitaires d’Economie Politique et un petit bagage informatique. Et après un bref passage à la Chambre de Commerce de Paris, je suis entré comme économiste junior au service Etudes du groupe de la Compagnie Bancaire en 1973.

Rien ne me prédisposait à la vie professionnelle que j’ai eue.

Car j’ai eu la chance d’être aux premières loges pour observer le basculement du Monde, et en particulier celui de mon pays la France, de l’analogique dans le numérique (voir page ... pour une définition).

Observer certes, mais aussi y jouer un rôle avec la création, un peu par hasard, de l’Atelier de la Compagnie Bancaire.

Cette chance, car cela a été pour moi une grande chance, je la dois à mes collègues et amis du Groupe de la Compagnie, et en particulier à son Président André Lévy-Lang. Ils m’ont laissé faire. Qu’ils en soient ici vivement remerciés.

Ils m’ont en effet permis d’inventer de toute pièce ma fonction avec la création de cet Atelier en 1978, et son ouverture sur l’extérieur du Groupe 10 ans plus tard, en 1988. Un endroit, où ceux qui étaient intéressés pouvaient venir écouter (gratuitement) des entreprises de technologies que nous invitions. Entreprises qui créaient donc des technologies ou de services nouveaux basés sur ces technologies. Et chacun de poser ses questions. Puis de discuter ensuite et de peser le pour et le contre sur ce qu’ils avaient entendu et vu. Bref, une «place de marché» où l’offre et la demande de technologies/services nouveaux se rencontraient. Et pour nous, qui n’avions pas la science infuse, malgré notre dizaine de Polytechniciens, c’était un excellent observatoire.

Des milliers de personnes sont passées dans cette enceinte. Et nous y avons même recu des personnalités mondiales : Vint Cerf, père de l’Internet ; Jim Clark, fondateur avec Marc Andressen de Netscape, le premier navigateur du Web (basé sur Mosaic, créé par Marc quand il était encore étudiant) ; John Gage, à l’époque conseiller du Président Clinton et créateur des NetDays ; etc.

Atelier qui est devenu maintenant, après le rachat de la Compagnie Bancaire et de Paribas par la BNP en 2000, l’Atelier de BNP Paribas.

J’y ai exercé un métier qui n’a pas de nom. Qui n’a toujours pas de nom d’ailleurs. Ce qui est assez curieux dans une grande entreprise traditionnelle française, organisée en pyramide, avec des chefs qui ont fait nos grandes Ecoles (Polytechnique, Ena, ScPo, Normales Sup, etc..), et qui de ce fait, savent tout. En tout cas, qui savent mieux que nous, les sans-grades. Chefs qui étaient obnubilés par l’évolution de leur chiffre d’affaires et de leurs marges que généraient leurs entreprises. Elles-mêmes organisées sur la base de technologies traditionnelles. Ils étaient tellement obnubilés par cette affaire, qu’ils ne se rendaient pas compte que de nouvelles technologies émergeaient, et que, s’ils n’y prenaient garde, ces dernières pouvaient «disrupter» leurs activités.

Les grandes entreprises françaises comme les plus petites, ont encore ce type d’organisation datant du début de la Révolution Industrielle. Organisations pyramidales que l'on retrouve dans nos Grandes et Petites Administrations, dans le secteur de la Santé avec nos Mandarins, celui de l’Education, etc.

Avec ma fonction qui n’a pas de nom, j’étais estampillé aux USA « analyst/influencer. Et même « evangelist », ce qui est étrange pour quelqu’un comme moi élevé dans le jus du judéo- christianisme. Une personne donc qui sait ce qui se passe, qui a une "vision » à (presque) 360°, et un avis sur les technologies et leur introduction dans le système économique traditionnel. Et qui de surcroît, a une certaine audience et influence. J’étais ainsi souvent invité - tout frais payés - par les grands de la technologie américaine : Microsoft, Cisco, Apple, ex-Compaq (maintenant HP), ex-Sun (maintenant Oracle), SalesForce, etc.

En France, on m’a souvent qualifié de « gourou ». Fonction que j’ai apprise avec mes amis de la Compagnie Bancaire et principalement avec Marcel Doucet aujourd’hui décédé, et Maurice de Talansier. Qu’ils en soient aussi très vivement remerciés. Les filiales du Groupe de la Compagnie Bancaire (Cetelem, UCB, UFB, Cardif, etc..) travaillaient en effet avec l’ensemble du commerce français : vendeurs de biens ménagers (meubles, électro-ménager, Hifi, etc.) ; vendeurs de voitures ; de biens d’équipement pour les entreprises (tracteur, chaise de dentistes, camions, pétrin de boulanger, décolleteuse numérique, etc.) ; promoteurs et intermédiaires en biens immobiliers (logements neufs, d’occasion, etc.), vendeurs de produits d’assurances, etc. Le seul marché que nous ne connaissions pas, était celui des financements à l’exportation.

Nous avions donc des relations d’affaires avec des centaines de milliers de professionnels. Que nous contactions et suivions de façon traditionnelle avec quelques centaines de commerciaux, qui étaient sur la route toute la sainte journée.

Nous financions en effet les clients de ces commerçants, lesquels venaient acheter tel ou tel produit dans leurs magasins, leurs concessions, leurs agences. Des milliers de points de vente répartis sur tout le territoire. Clients qui demandaient, pour certains, un crédit au vendeur. Nous espérions naturellement que le dit vendeur allait proposer nos offres de financement. Ce qui évitait à l’acheteur d’aller quémander un financement à un autre intermédiaire - disjoint pourrions-nous dire - le banquier, qui lui n’était pas présent dans le point de vente. Il se trouvait ailleurs, dans son propre point de vente. Le client avait donc tout sur place : gain de temps, rapidité de nos décisions d’octroi. Nous aidions ainsi le commerce français à faire son chiffre d’affaires. Nous soutenions l’économie française.

Comme nous étions un peu en avance dans la prise en compte de ces « nouvelles technologies », nous voulions naturellement essayer de les utiliser dans nos relations avec eux, dans le but de réduire nos coûts. Et les leurs par la même occasion. Et naturellement d’augmenter notre chiffre d’affaires au détriment de celui de nos concurrents, les technologies nouvelles étant un élément fortement différenciant. A condition toutefois de savoir bien les mettre en oeuvre. Et naturellement d’avoir convaincu au préalable toute ou partie du management interne qu’il fallait essayer. Ce qui n’est pas une sinécure.

Il nous fallait donc modifier nos processus communs. Et pour cela leur en expliquer les tenants et les aboutissants. Je suis donc devenu, un peu par hasard aussi, «gourou». Quelqu’un qui explique simplement ces nouvelles technologies à des gens qui n’avaient pas la fibre numérique. Et en ce qui me concerne, je ne mêlais pas de business. Un gourou est un gourou. Il ne se salit pas les mains dans le monde des affaires. Nous avions donc mis sur pied une mécanique qui s’est révélée gagnante sur longe période de la naissance du Minitel, à l’arrivée de l’Internet. Un couple gourou + commercial. Le gourou expliquait, le commercial ensuite faisait son travail.

J’ai donc rencontré toute l’élite du commerce français de la fin du siècle dernier.

Ce qui a conduit le Président de la République Française Jacques Chirac, qu’avec quelques-uns nous avons essayé d’initier aux joies ineffables de la souris et de l’Internet, à m’élever au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur. Je dois être le seul gourou/analyst/evangelist dans cette cohorte prestigieuse de Légionnaires Français.

Au sein du Groupe de la Compagnie Bancaire, en plus de « gourou », j’étais estampillé selon les jours, soit de «terroriste », soit de « danseuse du Président ». Sans André Lévy-Lang en effet, il est probable que les 1.0 de notre organisation - car nous avions aussi les nôtres - m’auraient viré comme un mal-propre (voir page ... pour une définition du 1.0 et du 2.0).

Je raconterai d’ailleurs ma (petite) épopée, dans un autre livre.

J’ai ouvert mon blog en avril 2004 : j’y publie mes articles que j’écris de temps à autres, et mes « billautshows ». Depuis 2006 en effet, je réalise des interviews vidéo de créateurs de startups françaises. Car ces jeunes pousses me passionnent. Ce sont elles en effet qui sont en train de faire entrer la France dans l’économie numérique.

Je suis maintenant officiellement à la retraite. Et de plus, amputé d’une jambe depuis 2009, suite à la rupture d’un anévrisme poplité, qui n’a pas été pris par le système de santé français 1.0, avec la célérité que cela demandait. Faute à un système d’information défaillant entre les différents silos de professionnels de santé.

Je n’en continue pas moins ma « veille », et mon petit travail d’@nthropologue du numérique à observer ce que vous faites, vous les élites 1.0. Et surtout ce que construisent nos 2.0, à savoir nos « startups », qui posent les fondations de cette nouvelle civilisation que l’on entrevoit aujourd’hui. Et j’ai converti mes interviews vidéo réalisés en face-à-face avec une petite caméra, en e-interviews visiophoniques effectuées à distance par webcam interposé, mon handicap ne me permettant plus de me déplacer facilement. Je remercie d'ailleurs la société Vidyo de me permettre d'utiliser gratuitement sa magnifique plateforme visiophonique.

Nous avons beaucoup de startups en France, et nous allons en avoir de plus en plus. Consciemment ou non, celles-ci bousculent nos silos classiques d’activité économique, nos organisations pyramidales, nos entreprises traditionnelles, nos administrations bureaucratiques, nos syndicats. Elles perturbent notre   « économie administrée » à la Française. Et donc dérangent nos élites, qui justement se sont échinées à mettre en place cette économie administrée, pyramidale et bureaucratique.

Alors que se profile à l'horizon de nouvelles technologies encore plus disruptives que le numérique : nanotechnologies (fabrication à partir d'atomes et non plus à partir de grandes masses de matière comme dans l'industrie 1.0), robots humanoïdes (pour remplacer le travail humain qualifié ou non - ce qui va poser pas mal de problèmes), génomique (clef probable de la médecine prédictive et d’une espérance de vie à la Mathusalem), énergies renouvelables (copiant notamment la photosynthèse des plantes), etc.

Sans parler du 3D Printing, du Cloud Computing, de la Consommation Collaborative, de la cypto-monnaie. Qui sont les derniers avatars en date du 2.0.

L’Humanité vit selon moi les dernières lueurs de sa flamboyance industrielle et de ses technologies analogiques. Nous avons usé cette civilisation jusqu’à la corde. Problèmes environnementaux, crises économiques, chômage, rapines organisées par quelques banquiers 1.0 voraces, affaires véreuses perpétrées par quelques membres de notre élite politique de droite comme de gauche, frasques érotiques de certains, etc...

On sent confusément que quelque chose ne va plus dans le Royaume.

Nous entrons semble-t-il dans une nouvelle ère, dans une autre civilisation qui n’a pas encore de nom bien établi. Nous en faisons les premiers pas depuis quelques années déjà, en tout pour ceux qui en ont conscience, sans trop savoir d’ailleurs où cela va nous conduire. Mais Homo Sapiens a-t-il jamais su où il allait ? A-t-il jamais su à un instant donné quel pourrait être son Futur, et même son Futur immédiat ?

Nos 2.0 arriveront-ils à faire craquer nos vieilles organisations ? Pour préparer l'avènement de cette nouvelle civilisation ? Comment nos élites 1.0 réagissent-elles face ce e-tsunami ? Elles qui ont bâti leurs empires justement sur les technologies analogiques ? Vont-elles se laisser faire ? Ou au contraire le combattre ?

Sont-elles adaptées au numérique ?

La France jouera-t-elle un rôle dans l'organisation numérique du Monde ?

Achevé d’écrire à Villiers le Mahieu (qui n’est toujours pas connecté à l’Internet en fibre optique) , le "jenesaispasencorequand"...