POLITIQUE > Création d'une plate-forme d’appels à Metz : François Hollande n'a pas tenu sa promesse

Publié le 10 juillet 2015 par Fab @fabrice_gil
Pas de nouvelle plate-forme à Metz, ni de centre d’appels, ni 150 emplois pour compenser la disparition d’Ecomouv’. La promesse du président de la République formulée en Moselle lors de sa visite le 27 mars dernier avait déjà fait polémique à l’époque. Elle vient de faire carrément pschitt.

Création d'une plate-forme d’appels à Metz : François Hollande n'a pas tenu sa promesse" /> Création d'une plate-forme d’appels à Metz : François Hollande n'a pas tenu sa promesse" border="0" title="POLITIQUE > Création d'une plate-forme d’appels à Metz : François Hollande n'a pas tenu sa promesse" />

Photo I ©AFP/Jean-christophe Verhaegen

Les deux sociétés lauréates, Webhelp (qui compte une petite antenne à Saint-Avold) et Tessi, n’ont pas prévu de s’implanter dans la ville de Metz, assure Manuel Jacquinet, rédacteur en chef du magazine En Contact ; Magazine qui avait soulevé le lièvre de la vraie fausse promesse présidentielle (L’ER des 2 et 3 avril 2015). Aucune des deux sociétés "ne dispose de centres d’appels à Metz ni n’envisage d’en créer pour la production des services liés à ce appel d’offres"Vendredi 27 mars, dans l’euphorie de la visite du site de Trémery, François Hollande s’était empressé d’annoncer la création d’une plate-forme via Pôle Emploi, doublé de 150 emplois à la clé. Les 150 salariés d’Ecomouv’ sur le carreau devaient être recrutés en priorité. Jean-Luc Bohl, président (UDI) de Metz-Métropole, a embrayé derrière le président de la République pour se féliciter de cette perspective. Imprudence : l’appel d’offres censé confirmer l’annonce officielle n’est pas encore clos. Il ne le sera que le 30 mars, soit trois jours plus tard. Comment le président a-t-il pu avoir connaissance du résultat avant la décision finale ? À la veille du second tour des départementales, François Hollande aurait-il confondu vitesse et précipitation, quitte à commettre une embardée juridique qui s’apparente à un délit, ou à une pression condamnable par la loi ?

Pour tenter de sauver l’Élysée de l’embarras, Pôle Emploi tente d’expliquer qu’il y avait confusion entre deux appels d’offres, un portant sur un centre de numérisation, l’autre sur un appel d’offres. Explication que le patron d’En Contact conteste formellement : "Le marché pour un centre de numérisation a bien été remporté par la société Arvato mais sur un site dans le nord de la France. Il n’a jamais été question d’une implantation en Moselle. Un marché ne peut imposer une obligation de localisation". Jean-Luc Bohl se prépare aujourd’hui à faire son deuil de la promesse présidentielle. Avec un goût amer dans la bouche : "J’ai eu écho mercredi que le centre d’appels en question ne se ferait pas. Mais j’attends des précisions officielles. Quand François Hollande a fait sa déclaration le 27 mars, j’ai d’abord été surpris. Je pensais que l’appel d’offres était encore en cours. Avec l’engagement présidentiel, j’ai été amené à déduire qu’il était finalement clos. C’est ainsi que je me suis exprimé dans la foulée pour me réjouir de la nouvelle. Quand j’ai appris ce qu’il en était, j’ai été contraint de me fermer comme une huître".La direction de Pôle Emploi, qui devrait notifier officiellement l’appel d’offres dans le courant de l’été, n’a pas donné suite. "Si l’absence de création d’une plate-forme se confirmait, ce serait une déception supplémentaire, un autre mauvais signe envoyé alors que nous devons supporter le boulet de la fermeture d’Ecomouv’", estime Jean-Luc Bohl. "C’est la conséquence d’un choix unilatéral de Ségolène Royal alors que le Parlement avait voté à l’unanimité en faveur des portiques. À un moment, il va falloir arrêter les conneries".FG