Humans // Saison 1. Episode 3. Episode Three.
L’une des questions posées les plus intéressantes dans Real Humans c’était la question de l’identité. Les Hubots devaient-ils être considéré comme des êtres ? Si oui, pourquoi ? C’était des questions intéressantes auxquels la série originale a tenté de répondre. Alors que Humans tente justement de se poser la même question, le plus intéressant ne se retrouve malheureusement pas là dedans mais plutôt dans le rôle que Anita peut avoir. Cette dernière se retrouve a parler avec sa propre conscience. Si les Synth tentent de garder les apparences propres et que certains ne sont pas donné d’une véritable conscience, la série tente justement de rappeler qu’il y a plus à découvrir chez certains, comme Anita qui est capable de mentir. Si un Synth classique ne peut pas mentir, elle peut le faire. J’aime bien le casting et la façon dont chacun qui incarne un Synth tente de nous donner une véritable personnalité tout en conservant les gestes mécaniques d’un robot. Mais justement, c’est l’un des rares beaux atouts de Humans pendant que la série ne se contente que de brosser certaines idées sans creuser véritablement ses sujets. J’aime bien aussi la façon dont Anita passe d’un état de machine à un état émotionnel alors que Mattie joue avec son programme. Bien entendu, la performance des acteurs ne peut pas être le seul élément intéressant, sinon ils pourraient déjà fermer boutique.
Mais le problème c’est qu’avec tout un tas de bonnes thématiques sous le nez, la série ne parvient pas à nous permettre d’entrevoir grand chose de novateur. L’utilisation de la famille Hawkins par exemple n’est pas fait de façon particulièrement brillante. Il y a des idées mais ce n’est pas suffisamment développé à mon goût, la faute à un scénario qui préfère faire les choses en surface plutôt que de réellement bricoler ce qui se trame dans le fond. Les sujets sont variés de la technophilie à la technophobie. Mais rien de tout cela ne se passe réellement, surtout que Humans ne parvient pas à être aussi subversive que la série originale qui semblait oser plus de choses. C’est en tout cas le souvenir que j’en garde. Mais le fait que l’on reste aussi cantonné bien souvent à la famille Hawkins est un défaut car la série se bloque volontairement, elle se met des battons dans les roues alors qu’elle pourrait très bien faire des choses complètement différentes. Les échanges entre George et Odi sont encore une fois succulents et l’un des rares éléments qui me fascine ici. Pourquoi dans cette version de Real Humans George parvient à être aussi sympathique alors que dans la série originale il n’était qu’une sorte de pion qui nous détournait un peu trop du sujet principal ?
La légèreté de cette histoire et surtout son côté le plus touchant avait réussi à se développer mais je pense que c’est un truc que Humans va parvenir à mieux maîtriser si l’on suit déjà l’évolution au travers de ces trois premiers épisodes. William Hurt est, il faut le dire, parfait dans le registre. L’histoire de Niska à côté est pleine de promesses mais les développements sont un peu trop longs par moment à se mettre en place efficacement. Si le problème traité du point de vue de Niska est de savoir si les Synth sont capables de meurtre, ou bien même d’actes de violence, on sait déjà pertinemment qu’est-ce que l’on peut répondre et je trouve que Humans joue un peu trop facilement avec notre ignorance et s’engouffre dans un jeu qui n’en vaut pas la chandelle. Si Humans veut être mystérieuse, qu’elle se donne les moyens de l’être. Si elle ne veut pas être mystérieuse, qu’elle se donne les moyens d’être au moins divertissante et c’est là aussi ce qui manque. Au fil de cet épisode, certains pions avancent, permettant à certains personnages de voir leur histoire prendre une forme un peu plus intéressante mais le scénario manque de questions, de mystères à résoudre, comme si toutes les clés étaient déjà sous nos yeux et que l’on n’avait rien à faire.
Note : 4.5/10. En bref, je suis toujours déçu de la médiocrité de Humans.