En rendant sa copie, #Tsipras se met à dos l'aile gauche de #Syriza
La Grèce a donc rendu sa copie hier soir, vers 22H00. On aurait pu éventuellement en être soulagés. Mais la réassurance risque d'être de courte durée, car si la troïka peut pourquoi pas se satisfaire de cet acte ultime de soumission, la déception sera grande dans le peuple de gauche à travers toute l'Europe quand son contenu sera connu. Retraites repoussées à 67 ans et hausse de la TVA ne ressemblent pas en effet à des mesures de gauche très populaires... Elles rompent singulièrement avec la logique portée par Tsipras depuis son élection, qui portait l'espoir et l'adhésion d'une grande partie du peuple grec, comme le référendum de dimanche dernier l'a démontré. Les grecs n'ont pas voté NON à une si nette majorité pour voir ensuite leur volonté négligée si peu de temps après. Varoufakis a bien fait de démissionner, lui qui ne voulait probablement pas cautionner une telle reculade qui ne changera rien sur le long terme, prolongeant encore et encore la logique austéritaire sans toucher en profondeur au problème de la dette illégitime pour une grande part. Déjà, en Grèce, des voix s'élèvent de toutes parts pour protester contre ce qui apparait comme une capitulation. La plus importante d'entre elles est celle de Panagiotis Lafazanis, ministre de l'écologie et de l'énergie (et ancien membre de l'insurrection de l'Ecole Polytechnique contre la Dictature des Colonels en 1973), qui a carrément refusé de signer ce document. C'est d'autant plus grave que c'est le porte parole de toute l'aile gauche de SYRIZA, et qu'il risque d'emporter une proportion importante de députés derrière lui. Stathis Kouvelakis, membre influent de Syriza, vient cette nuit d'appeler les députés de Syriza à voter contre ces propositions d'Alexis Tsipras. On voit donc bien que pour tenter d'amadouer la troïka, le premier ministre grec risque fort de se faire dépasser sur sa gauche, et massivement désavouer. Mais peut-être la droite du parlement Grec, de ceux qui ont voté oui au référendum, se satisferont-ils de ce changement d'orientation pour complaire aux plus agressifs de l'Eurogroupe ? Ce revirement changera-t-il la donne ? Pas si sûr... Cela s'appelle en tous les cas, me semble-t-il, en langage châtié, tomber de Charybde en Scylla... Pas facile, de contenter tout le monde. Je ne lui envie pas sa place, fort incommode en effet. La suite au prochain épisode... Vivement dimanche.