Magazine Culture
L’américain Kerry Leimer est de ces musiciens sûrs de leur art, sculptant la matière sonore avec autant de discrétion que de longévité. Le natif de Seattle, qui emmancha Palace Of Lights accueillant dès 1979 outre ses propres œuvres, celles de Marc Barreca ou plus épisodiquement de Robert Carlberg, et à qui le label RVNG Intl. a récemment consacré une compilation intitulée A Period Of Review – Original Recordings: 1975-1983, délaye depuis lors une ambient iconoclaste, inspirée des standards de l’époque tel le My Life in the Bush of Ghosts de Brian Eno et David Byrne paru en 1981, mais s’en détachant du fait d’une attirance prononcé pour les rythmiques issues de musiques essentiellement noires que sont le funk, le hip-hop, la disco ou même la world music. En témoigne son projet Savant instigué en collaboration avec David Keller, Dennis Rea, James Keller et les précités Marc Barreca et Robert Carlberg. Créditée uniquement d’un maxi et d’un LP à son actif, respectivement Stationary Dance / Sensible Music datant de 1981 et The Neo-Realist (At Risk) divulgué en 1983, la formation jetait un véritable pont entre ambient minimaliste, collages sonores répétitifs et post-punk à la basse slappée. Encore une fois, la structure New-Yorkaise RVNG Intl. a la bonne idée d’exhumer l’essence de cette éphémère collaboration par le biais de la compilation Artificial Dance regroupant lesdites premières sorties en plus de quelques inédits s’insérant à merveille dans l’ensemble. A paraître le 4 septembre prochain, cette dernière est déflorée par la vidéo de l’indémodable et hypnotique Stationary Dance où l’on jure entendre la basse de Jah Wobble ambiancer l’expérimentalisme bigarré du This Heat de Charles Bullen. Essentiel.
Vidéo (PREMIERE)