Synopsis:À 26 ans, Caleb est un des plus brillants codeurs que compte BlueBook, plus important moteur de recherche Internet au monde. À ce titre, il remporte un séjour d’une semaine dans la résidence du grand patron à la montagne. Mais quand Caleb arrive dans la demeure isolée, il découvre qu’il va devoir participer à une expérience troublante : interagir avec le représentant d’une nouvelle intelligence artificielle apparaissant sous les traits d’une très jolie femme robot prénommée Ava.
Le dernier film d’Alex Garland (scénariste de Sunshine, 28 jours plus tard et auteur de La plage) est ce que l’on pourrait nommer un film d’auteur de science fiction. Plusieurs fois traité, le sujet semble déjà très usité voir usagé, voir (AI, intelligence artificielle, I Robot, Her, Chappie). Soit, mais l’histoire est tout autre. En effet, depuis la nuit des temps, l’être humain semble être fasciné et terrorisé par l’idée de la mort. Ceci étant, il s’évertue depuis, à conserver la vie voir de la recréer. L’ambiance est donnée dès les premiers instants où Caleb (Domhnall Gleeson, référence à l'un des douze explorateurs envoyés par Moïse pour découvrir la Terre Promise) se rend dans l’antre à la fois merveilleuse et étouffante de Nathan (Oscar Isaac ,en référence à l'un des prophètes vivant à la Cour du Roi David). C’est dans cet univers fermé et aseptisé que Caleb va rencontrer Ava (Alicia Vikander inspirée d’Eve). Beaucoup de relations bibliques pour un film qui tire son nom de « Deus Ex Machina » signifiant « Dieu issu de la machine » phrase sortie tout droit des tragédies grecques.
Dans les années 80 Murray Shanahan professeur de robotique cognitive, réalise des travaux sur l’intelligence artificielle en se spécialisant sur la connectivité du cerveau et plus particulièrement sur la relation entre la cognition et la conscience. Ce qui va servir de toile de fond au film. L’expérience qui a pour but d’évaluer si Ava possède bien une conscience et de savoir si elle est capable de prendre toutes sortes de décisions va dériver sur de l’inattendue. En effet, il semblerait qu’une relation platonique et amoureuse va s’installer entre nos deux « cobayes ». Elle va être intense et monter crescendo pendant toute la durée du long métrage. La justesse du scénario donnera toute son ampleur à cette idylle, (mais en est ce vraiment une ?), notamment lors des nombreux face à face de nos deux protagonistes. L’atmosphère totalement décalée va en permanence interagir sur nos réactions. Entretenant un paradoxe constant entre la réalité extérieure (nature sauvage, rivière, cascade, forêt dense) et le blockhaus, où se déroule l’action du film, très assaini et stérile aux senteurs de laboratoire, le réalisateur réussit à nous submerger. Les personnages agissant dans une totale symbiose sont paradoxalement très éloignés de leur dessein. On est pris dans une tourmente où la manipulation est omniprésente, que ce soit le PDG Nathan pochard et sportif agissant pour sa création, Caleb fragile en apparence mais tenace dans sa démarche et l’incroyable Ava saisissante dans ses réquisitoires de l’espèce humaine et qui n’a qu’un but inavoué ……. (Voir le film).
En parcourant le film on est incessamment à se demander sur quel chemin on va se diriger, le jeu des acteurs est irrévocable et réussit à nous entraîner dans une spirale de doute. Car on va douter de tout … Indéniablement ce film est un petit bijou de science-fiction qui nous ouvre une fenêtre vers une « réalité » qui fait froid dans le dos. La réflexion que l’on peut se faire : à force de vouloir faire des ersatz ou des répliques de la race humaine, celle-ci ne voudrait elle pas à son tour « exister ». Aujourd’hui après le constat alarmant de ce que l’homme est parvenu à faire de notre planète, il pense pouvoir réparer en tout reproduisant, s’il essayait plutôt de restaurer………
Ex Machina - Bande-annonce officielle VF [HD]
CHRISTIAN.