Se réinventer n’est pas une mince tâche. Microsoft fait aujourd’hui amende honorable, annonçant une vague de licenciement en réponse à une perte sèche de 7,6 milliards de dollars US provenant de sa division mobile.
Fondamentalement, l’acquisition de la division mobile de Nokia était une mauvaise idée. Le géant du logiciel se retrouve aujourd’hui à devoir composer avec une perte plus importante que le montant de ladite transaction, qui s’élevait à 7,2 milliards de dollars US.
L’entreprise est toujours déterminée à préserver la production d’appareils mobiles de marque Microsoft, y compris les téléphones.
«Nous avons annoncé une restructuration fondamentale de nos activités liées au marché des téléphones», déclare aujourd’hui Satya Nadella, PDG de Microsoft, dans un courriel destiné aux employés. «Par conséquent, l’entreprise absorbera une charge de dépréciation d’environ 7,6 milliards de dollars portant sur l’acquisition de la division d’appareils et de services de Nokia, en plus d’une charge de restructuration d’environ 750 à 850 millions de dollars.»
Nadella souligne toutefois qu’il est toujours déterminé à préserver la production d’appareils mobiles de marque Microsoft, y compris les téléphones. Cependant, à son avis, l’entreprise doit poursuivre son changement de stratégie.
«Nous passons d’une stratégie de croissance du marché de la téléphonie à une stratégie de croissance visant à créer un écosystème Windows dynamique qui inclut la gamme de nos propres appareils. À court terme, nous allons concentrer nos énergies sur un portfolio de téléphones plus efficace et ciblé, tout en conservant notre capacité de nous réinventer à long terme dans le secteur mobile.»
Cette vague de suppression de postes est non sans rappeler une nouvelle similaire l’an dernier, alors que Microsoft annonçait en juillet 2014 son intention de remercier 18 000 employés au cours des mois qui ont suivi. Par conséquent, puisque Microsoft a complété la majorité de ces licenciements, l’annonce des coupures d’aujourd’hui est liée à la nouvelle année fiscale de l’entreprise.
Nous ignorons ce qu’un «portfolio de téléphones plus efficace et ciblé» signifie pour l’avenir de la gamme Lumia, mais les récents départs de Stephen Elop et de Jo Harlow laissent présager un important changement de cap à ce niveau. Essentiellement, on ne doit pas s’attendre à ce que Microsoft adopte le même rythme de production que celui de Nokia jadis, qui pouvait produire un nouveau téléphone haut de gamme tous les six mois. Nadella a d’ailleurs annoncé les intentions de son entreprise, soit de miser sur trois segments du marché : les entreprises, le bas de gamme, et les téléphones phares.
Maintenant, un téléphone phare est-il un téléphone haut de gamme?